Téléchargement et compagnie

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Voici un court article que j’ai posté, il y a déjà bien longtemps, sur le site d’actualités bien célèbre Mécanopolis, dans la section « commentaires. »
J’ai pensé que, même s’il n’est plus guère original ni même « d’actualité », il pourrait néanmoins intéresser des étudiants de la psychologie ésotérique, attendu que, une fois encore, je me suis cantonné à ne parler que de ce que chacun désire ignorer avec application.

 

 

Serge écrit :

Bonjour,

Comme je remarque que personne n’a seulement songé à souligner un aspect pourtant évident du problème, je m’y attelle volontiers. Il est présumé que le chiffre de vente baisse à cause du téléchargement illégal (en gros et pour résumer.)

Or, il me paraît évident que pas un dixième des personnes qui téléchargent aurait l’intention d’acheter les produits ainsi acquits à « plus que bon marché. » De fait, même si le nombre de téléchargement illégaux baissait, je ne pense pas que les ventes puissent remonter en flèche.

J’imagine mal un adolescent entre 14 à 17 ans, trouver assez d’argent pour acheter pour des centaines d’euros de musiques et/ou de DVDs chaque mois ! Où prendrait-il l’argent, le pauvre chou ?

Le problème se situe donc ailleurs et, d’un point de vue purement psychologique, il démontre cette volonté jalouse de ne pas laisser profiter à d’autres de biens ne pouvant appartenir qu’à une élite d’individus (ceux assez friqués pour acheter chaque nouveauté dès sa sortie.) En gros, ça nous donne ceci :

« OK, tu n’as pas d’argent pour acheter mon produit, c’est ton problème, mais moi tout ce que je désire, c’est que tu n’en jouisses surtout pas comme ceux qui en ont les moyens ! »

On retrouve ici les deux frères jumeaux de la démocratie française : argent et pouvoir.
Mais attention : surtout pas au bas peuple ! Cela ne vous rappelle-t-il rien, Monsieur Danton ?

Les jeunes ne s’y sont pas trompé; ils savent pertinemment qu’ils n’auront jamais assez de fric pour se payer toutes ces bonnes choses que l’on agite sans aucune vergogne sous leurs jeunes nez à l’affût de tout plaisir (vous avez vu les pubs de ventes de disques ? Elles s’adressent à qui, selon vous, à votre grand-père ? )

Alors n’y tenant plus, désirant eux aussi profiter de toutes ces bonnes choses que l’on agite cruellement devant leurs bourses vides (je cause de fric, n’est-ce pas), ils n’ont d’autres solution que de télécharger.

Et c’est là qu’apparaît cette notion de PARTAGE qui différencie le vulgaire « pirate qui télécharge pour revendre » (celui-ci doit être effectivement puni) de celui qui ne fait que céder à son humanité et n’a d’autre désir que de faire profiter ces potes de ces mânes descendues du Web ! Et je le redis ici :

De toute manière, ils n’auraient jamais acheté ce qu’ils ont téléchargé.

Mon idée n’est pas d’encourager ou de défendre le téléchargement illégal mais plutôt d’en extraire dialectiquement l’un des aspects humains que beaucoup préfèrent ignorer.

Je ne ferai aucun commentaire désobligeant sur le pouvoir et les droits immenses que notre gouvernement concède bien rapidement aux industries du disque et de l’audiovisuel, car à ce stade, il n’est plus utile de nous faire l’affront d’en parler entre nous comme si ce détail pouvait encore nous échapper !

Bien cordialement à tous.

 

Voici à présent le témoignage d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, inspiré par la lecture du texte ci-dessus :

 

Demain, à la fac, je vais en cours d’informatique.
On travaille sur certains logiciels spécialisés afin de créer des bases de données, des cartes, des images, etc. Nous avons évidemment un travail à rendre par rapport à ces logiciels et donc, par conséquence, nous en avons besoin.

Sans parler évidemment de passer de longues heures sur un poste informatique spécial à la fac (qui est pris par les cours la moitié du temps, d’ailleurs), voyons ce que cela coûterait à un bon étudiant de faire son travail chez lui…

Nous utilisons :

  • Pour les bases de données, pour ne pas faire de pub, un certain logiciel nommé « Access », d’une certaine entreprise archiconnue, que l’on peut acheter pour la modique somme de 399,00€.
  • Pour les images vectorielles, là encore je ne fais pas de pub, nous utilisons un certain « Illustrator », dont le prix, pour les étudiants, est de 357,60€ (prix public, quand tu l’achètes dans le commerce et sans la réduction : 859,92€).

Pour disposer de ces deux logiciels pourtant indispensables pour nos études en temps normal, un étudiant devrait débourser 756,60€. Chez moi, APL déduite, c’est 4 mois de loyer.

Alors certes le piratage est mal, interdit par la loi, et on t’envoie Mitterrand, mais n’empêche que certaines formes de piratage ont un côté beaucoup plus humanitaire qu’inhumain. (lol)

PS. Au fait, Access coûte 400€ et un certain logiciel de la suite Open-office fait la même chose et est gratuit.