Une double erreur à ne plus commettre

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Une double erreur à ne plus commettre

Dossier : attention, long texte.

 

Je me souviens… J’allais au lycée, c’était en cinquième, il me semble. Chaque jour, j’entendais mes camarades de classe questionner : « On a qui, ce matin ? » et il y avait toujours quelqu’un pour répondre, avec un air entendu : « Michaud, de 9 à 10 puis Clémenti… » Il fallait alors traduire « Français, une heure, puis deux heures de maths. » Je trouvais déjà étonnant que l’on cite en premier le prof plutôt que la matière étudiée. En effet, quel intérêt de savoir qui présente les cours de français ou de maths ? L’important n’est-il pas de connaître la nature de la matière étudiée, afin de savoir « si ça va être gai » ou si on va « en suer grave » ? C’est du moins ainsi que, pour ma part, je voyais les choses en 1974. Certaines matières m’ennuyant déjà et ce, au plus haut point, au contraire de quelques autres qui avaient la courtoisie de laisser mon intellect en paix.

Bien sûr, certains profs étaient plus sympathiques et même amusants que d’autres, qui semblaient éternellement constipés. Mais cela ne rendait pas pour autant la matière étudiée plus « buvable » ou même seulement plus acceptable.

 

Il m’a fallu attendre quelques années tout de même pour comprendre mes réticences à développer ce fameux intellect si plébiscité par une certaine catégorie de gens se décrétant eux-mêmes comme étant « très instruits », comprendre « plus que la moyenne. » De même pour découvrir une méprise universellement partagée ou presque, celle consistant à CONFONDRE le mental avec l’intellect. L’homme a besoin de comparer ce qu’il croit être avec ce que les autres s’imaginent être. C’est pour cette raison que, se comparant sans cesse, il n’est jamais « incomparable », cela à tous les sens du terme.

Bien que cela arrivera un jour. Je veux dire un jour pour chacun d’entre nous, et non « un jour pour tous. » Il n’est guère raisonnable, au vu de l’état d’esprit général de notre Monde actuel, de rêver à « un éveil collectif » ! Puisque chacun admet l’idée que nous sommes tous différents, faute d’uniques (pour le moment), comment pourrions-nous, ne partant pas tous de la même ligne de départ et avançant chacun à son propre rythme, parvenir tous ensemble sur la même ligne d’arrivée ? Illogique.

 

Pourtant, certains s’imaginent être en droit d’y assister ou de le vivre, voire d’y participer, tant qu’à faire ! On vise l’humilité ou bien on rate sa cible, parait-il. Nous voici donc mal partis au moins ! Mais laissons cela et penchons-nous plutôt sur ce que j’avais à cœur de partager avec ceux qui ont envie de partage, et pas nécessairement de ce qu’ils possèdent déjà et conservent de rassurant. Chacun le reconnaît : nous assistons à un éveil de masse. Bien étrange celui qui oserait le nier. Cela dit, un éveil de masse ne sous-entend pas nécessairement un éveil de toute la masse !

Autrement dit, même si trente-cinq pour cent de la population terrestre venait à s’éveiller brusquement (ou à la suite d’une longue maturation interne), cela ne consisterait pas en un éveil collectif ou général. Depuis toujours, quelques-uns veillent tandis que l’essentiel dort, d’un sommeil aussi profond que peuplé de rêves. Ce sont ces rêves que « vivent » les gens, et non un quelconque processus d’éveil. Ce qui ne signifie pas qu’ils continueront ainsi à dormir durant des siècles ! Cela signifie que, pour le moment, ils dorment et ne font pas semblant, c’est le moins que l’on puisse dire.

 

Il n’y a rien, ici, de compromettant pour ceux qui acceptent de voir au-delà de leur Moi-Idéalisé, gonflé de quelques beaux espoirs envers l’avenir du Genre humain. Il est juste question de conserver bon sens, logique et objectivité, durant cette phase réelle d’éveil d’une partie seulement de l’humanité. Et si cette seule idée déplaît à un grand nombre, c’est seulement parce que ce grand nombre redoute soit de se retrouver seul par la suite, soit craint de culpabiliser à la seule idée d’avoir abandonné ses frères et sœurs à un sort peu enviable sans doute. Si on se dit « éveillé », alors on avoue du même coup avoir tous les sens en éveil, et pas seulement ceux qui arrangent notre petit « moi » humain (ego) ou notre Moi-Idéalisé.

Comprenons ici que l’on peut s’éveiller à la Vie Divine et conserver, par devers soi, des peurs, des croyances et des blessures liées à la prime enfance. Et ne pas en tenir compte serait plus un signe d’immaturité spirituelle que d’éveil véritable. Ne croyez-vous pas ?

 

Sortir de son corps, voir l’aura ou – phénomène à la mode – « préparer sa  Merkaba », est très différent de plonger en soi-même pour y déloger tout ce qui pourrait encore nous pourrir la vie et venir aigrir celle des autres, de nos proches en particulier. Dans ma « carrière » de psychologue ésotériste, j’en ai connu des initiés et des maîtres en ceci ou en cela ! Tous, sans exception ou presque, vivaient une vie plus ou moins coupée de leur actualité. Ainsi, celui-ci bien que grand mystique réputé, devenu plus tard Grand Sénéchal de l’Ordre du temple, vivait sa passion sans même réaliser que son épouse se sentait aussi seule que délaissée, qu’elle était malheureuse et avait l’impression d’être la seule à se soucier de leurs enfants et du foyer.

Tel autre était un grand Franc-Maçon d’une Loge très peu connue et hautement respectable, mais ne réalisait pas que sa fille souffrait de la sévérité de l’éducation quasi mystique de son père. Elle ne désirait pas « un Maître Vénérable », puisqu’elle le vénérait déjà, mais un père, tout simplement, qui puisse la comprendre et lui expliquer, par exemple, comment on doit se comporter avec les garçons (elle avait alors seize ans) et comment gérer certaines pulsions que sa mère, elle-même, préférait ne pas avoir à aborder avec sa fille. On se demande bien pourquoi !

 

Ceci n’est en rien une critique de l’humanité des uns et des autres : bien au contraire ! Si j’avais à émettre quelque critique constructive et bienveillante comme il se doit, je dirais plutôt que bien des initiés, avérés ou auto-proclamés, ne devraient plus « oublier » leur humanité, au profit de je ne sais quelle vision idéale d’un presque-dieu alors qu’encore (très) humain. Nier ce que nous sommes est encore la meilleure façon de le demeurer ! Assumer sa propre humanité est la Voie la plus rapide en direction de la Vie Divine. Mieux vaut rester très humain, c’est-à-dire pragmatique, conscient de ses propres faiblesses et les reconnaissant volontiers, compréhensif des différences et soucieux de les RESPECTER.

Mais pas seulement « avec la langue », comme disent les provençaux, mais dans les faits et, surtout, dans notre vie de tous les jours. Car reconnaître ses faiblesses est encore la méthode la plus efficace et rapide pour les dépasser, sans avoir à se manquer de respect en cherchant à les éluder ou à les nier carrément. Sinon, viendra un jour où il y aura plus d’initiés présumés que d’êtres humains véritables. Si vous voyez ce que je veux dire… Non ? Cela viendra.

 

Que nous le voulions ou pas, que nous l’acceptions ou non, nous sommes tous embarqués dans la même galère et possédons l’attirail complet du galérien, à savoir rame, bracelets plus chaînes, aux poignets et aux chevilles. Lâcher la rame et affirmer ses droits à se reposer, ne fera pas disparaître les chaînes. Pour se libérer, il faut commencer par les pieds, c’est plus discret et attire beaucoup moins l’attention que de faire sauter bracelets et chaînes à nos poignets. Et c’est infiniment plus discret que de lâcher la rame et de se dresser fièrement en hurlant que l’on en a marre de ramer !

C’est pourtant ce que font beaucoup de nos jours, tandis que d’autres s’escriment à forcer leurs bracelets qui ensanglantent leurs poignets et que d’autres, dont les pieds seulement sont déjà libres, attendent patiemment que l’homme au fouet soit passé, pour ouvrir leurs bracelets.

 

Mais tout ceci se produit non pas « en ce moment » mais depuis des milliers d’années. Ceux qui reçurent des clefs spéciales il y a fort longtemps, ont eu le temps de « faire des essais » pour savoir ce qui serait le plus efficace en termes d’aide aux autres galériens. On peut avoir la fibre fraternelle et se montrer aussi intelligent que soucieux d’efficacité ! Et on peut assis avoir appris à respecter non seulement le libre-arbitre de chacun, mais également le manque cruel d’évolution de quelques-uns.

Ainsi, tel galérien qui s’était libéré lui-même, s’est précipité sur ceux lui étant proche et les a à leur tour libérés. Dans la ferveur et l’excitation, il a tenté, ce qui est sans doute à son honneur, de libérer les autres. Mais l’homme au fouet est passé, il s’est emparé de la clef des bracelets, puis il a rattaché le galérien imprudent à la place qui était la sienne et qui, apparemment, devait le rester.

 

Fort de cette dure leçon, d’autres qui reçurent la même clef d’on ne sait où, se libérèrent discrètement puis décidèrent de ne libérer que leurs voisins immédiats, ceux qu’ils connaissaient et qui, au fil du temps, en étaient arrivés à partager le même état d’esprit. Quelques-uns réussirent ainsi à fuir, mais ils furent toujours un très petit nombre. Par la suite, on les accusa de tous les maux de la Terre, de sectaires, de racistes, d’élitistes, de faire de la rétention de clef, etc. Cela parce qu’ils avaient osé « s’enfuir en abandonnant leurs frères à leur triste sort. » Une fois, deux esclaves allaient se sauver lorsqu’un des galériens alerta l’homme au fouet de cette tentative sournoise de fuite. Les pauvres diables furent rattrapés in extrémis et rattachés sans ménagement. L’homme qui avait donné l’alerte fut récompensé par des rations supplémentaires d’eau et de nourriture.

De ce jour, une faction très efficace de sonneurs d’alertes se forma, qui était composée de galériens qui partageaient une même idée qui leur semblait normale et juste : « Si d’autres tentent de fuir en nous abandonnant ainsi lâchement, nous serons de moins en moins pour ramer et nos efforts devront ainsi décupler, puisque nous serons moins nombreux. Ce qui est aussi injuste qu’inadmissible ! » Une loi d’équité pour tous fut même proposée au commandant qui se fit un plaisir en plus d’un devoir, d’entériner.

 

Dans un élan de ferveur humanitaire, le dit capitaine ajouta quelques lignes au décret, qui stipulait que pour tout forçat évadé, ceux restant enchaînés subiraient une séance de coups de fouet ! Les galériens exultèrent de joie, en considérant que désormais, même le capitaine se rangeait de leur côté ! De ce jour, la galère fila plus vite sur les eaux et ont dit même que certains rameurs chantaient, tandis qu’ils conservaient un œil aussi attentif qu’inquisiteur sur les autres rameurs. Alors un galérien plus intuitif que les autres et qui avait assisté à toutes les tentatives d’évasion du navire, aussi bien celles qui s’étaient soldés par un cuisant échec que celles qui avaient permis la libération de quelques « élus », eut une idée. Il observa la clef qu’il tenait entre ses mains, ainsi que les différentes difficultés d’évasion, en particulier celles relatives aux galériens convaincus de leur bon droits et prêt à sacrifier leurs camarades plutôt que de les voir quitter les rames pour « vivre égoïstement » des jours meilleurs hors de cette galère commune.

 

Il ouvrit ses propres bracelets et avant de quitter d’un bond son siège pour plonger tête la première dans les flots, il lança sa clef au ras du sol, en direction des autres galériens, se disant que sans doute, ceux qui étaient moins occupés à surveiller ou épier leurs frères que d’avoir la tête baissée, en méditant sur leur triste sort, pourrait voir passer la clef et, peut-être s’en saisir à leur tour. Libre à eux ensuite d’en faire ce que bon leur semblerait. On dit que depuis ce jour, toutes les clefs arrivent de cette façon, en glissant sur le sol et à l’attention de ceux qui ont la tête baissée. Laissons à présent le mode symbolique pour revenir à une formulation plus concrète.

 

Il existe et ce, depuis toujours, des femmes et des hommes qui se sont libérés de leurs chaînes et qui ont quitté « la galère. » En fait, il y en a presque tous les jours qui quitte le Vaisseau-Terre. Et pas nécessairement en abandonnant définitivement leur corps de chair. Nous pourrions croire, sur le moment, que ces êtres-là ne nous intéressent en rien, que notre destinée leur est désormais totalement étrangère. Mais devinez qui, au fil des siècles, nous envoi des clefs qui, le moment venu, glissent par miracle à nos pieds, mais toujours en toute discrétion ? Bien sûr, ces clefs sont UNIQUEMENT à l’attention de celles et de ceux qui ont compris qu’il vaut mieux regarder à ses pieds que de surveiller son voisin ! Fallait-il seulement le préciser ?

 

Certes, nombreux sont les « nouveaux libérés » qui commettent L’ERREUR d’oublier – non pas que d’autres se sont définitivement libérés avant de disparaître – mais qu’il en est ainsi depuis toujours et que la clef est toujours la même pour tous, bien que tous ne s’en servent pas de la même manière ni ne conçoivent ensuite leur liberté nouvelle de la même façon ! Cette clef se nomme « prise de Conscience », même si d’autres, plus modestes sans doute, préfèrent parler « d’Illumination » et autres qualificatifs modérés du même genre. Mais que signifie « prendre Conscience » ? (Notez au passage la majuscule à « Conscience. »)

Cela signifie que lorsqu’une personne s’éveille, que ce soit lentement ou brusquement (ce qui dépend de son caractère du moment), elle le fait de la même façon que tout le monde et depuis toujours : elle troque momentanément sa perception sensorielle limitée aux choses de ce Monde ci (le plan physique considéré comme « dense ») pour participer, ne serait-ce que quelques secondes seulement, à la Conscience Unique, qui unit et relie toutes choses, c’est-à-dire toute apparence, toute sensorialité.

 

Quant à la seconde erreur, j’en ai il me semble assez parlé dans mes différents articles passés. Ceux qui refusent d’admettre les faits n’ont pas besoin de redites ; ils ont besoin de temps, pour évoluer encore un peu et s’offrir à eux-mêmes et par eux-mêmes, une compréhension préalablement boudée, car issue d’un autre. Certains à notre époque ont encore besoin de se faire croire qu’ils peuvent évoluer seuls, sans l’aide de personne. On les reconnaît au fait qu’ils sont toujours les premiers à parler de sectes et de gourous, ce qui leur donne l’impression que leur propre vision est nécessairement la bonne, puisque la seule valable, « preuves à l’appui. » Ceux-là se réservent une sacrée surprise, lorsqu’ils vont vivre tout ce dont ils ne faisaient que parler : la Communauté de conscience et d’intention, que d’autres nomment différemment sans doute.

 

Bien sûr qu’il existe des sectes et des gourous ! Qui a dit le contraire ? Et surtout, à qui profite le fait d’en reparler dès que possible ! Pourquoi l’ensemble de l’humanité devrait-elle faire montre de sagesse et d’intelligence ? En quel honneur, de quel droit et selon quelle forme d’idéalisation de soi ? Si c’était le cas, ça se saurait ! A contrario, elle fait preuve tout naturellement du degré de maturité spirituelle exact qui va de pair avec son niveau d’évolution. Qui n’est critiquable en rien, si on veut se montrer vraiment objectif. Sinon, autant en vouloir aux poissons qui sont trop bêtes pour savoir voler comme les oiseaux ou grimper aux arbres !

 

Il suffit d’ouvrir les yeux et de constater sans s’émouvoir plus que de raison. Ou comme le prétendent ceux qui sont les premiers à le faire : « sans juger » (sic) A un certain niveau « juger » est un concept vieillot qui n’est plus utile qu’à ceux qui ont encore très peur du regard d’autrui et qui préfèrent s’abriter derrière d’anciens canons poussifs de la spiritualité pour justifier leur peu d’envie de se réformer eux-mêmes. Ils préfèrent exiger des autres qu’ils cessent immédiatement d’être ce qu’ils sont, si ce qu’exprime leur être menace leur petit confort mental. Il fallait y penser. En termes de fraternité, de tolérance et autres excuses pitoyables généralement invoquées soit pour abaisser autrui à son propre niveau, soit pour le faire taire lorsque ses paroles éveillent en soi des émotions lugubres si difficiles à évincer et à enterrer profondément en son cœur.

 

Résumons tout de même et à toute fin utile, ces deux erreurs, mais en terme clairs et simples à la fois. La première erreur consiste à croire que ceux qui se sont libérés avant nous mais qui sont toujours de ce Monde (important) n’ont pas su atteindre à un degré de vérité satisfaisante. Un peu comme si cette vérité unique dépendait des époques, voyez-vous ? Et on sait quand un nouvel éveillé fait cette erreur, lorsqu’il se croit obligé de mentionner « innocemment » que « les Maîtres du passé » et autres mystiques ou écoles de sagesse, « avaient réussi à accéder à une partie seulement de la vérité. »

Une manière assez grossière somme toute de « préparer le terrain à l’ego », toujours aussi puissant sinon plus ! En effet, dire que ceux qui sont passés « avant nous » n’étaient pas capables, « en leur temps », de comprendre aussi bien que nous, « les modernes » (prouuut !) revient à laisser fermement entendre que « c’est nous les plus grands, les plus beaux et, bien sûr, les meilleurs » !

 

Une vision hélas typique de tous ceux impressionnés par la science dite « officielle », incapable d’imaginer que l’évolution n’est pas nécessairement une question de temps linéaire et qu’il a pu exister, jadis, des êtres bien plus intelligents et évolués que nous ne le seront sans doute jamais avant des siècles et des siècles ! La seconde erreur est de confondre l’évolution de la conscience humaine avec l’évolution de LA CONSCIENCE ! Autrement dit, sous prétexte que nous sommes actuellement quasiment tous des ignorants, si un jour nous devenons des « savants », cela sera pour nous « une preuve » que la Conscience Unique a évoluée elle aussi. Autant dire que les mathématiques se mettent à évoluer au moment où l’on découvre leur existence ! Bien sûr, cette seconde partie d’une ERREUR globale possédant, comme toutes choses, deux polarités ou aspects, est sans doute la plus difficile à saisir. L’intellect peut nous faire croire avoir compris, mais son rôle est surtout de nous débarrasser de tout concept susceptible de nous troubler, de nous mettre mal à l’aise et, surtout, de mettre en danger nos certitudes acquises et conservées bien au chaud dans notre âme plus que frileuse.

 

Dernièrement, je lisais le livre d’une personne très célèbre actuellement, très dynamique et qui a fait, il est vrai, un travail formidable de synthèse et de réunification de diverses traditions. Sur ce point, rien à dire et le personnage est des plus sympathiques et attachants. Hélas, dès le début de son ouvrage célèbre, il se croit lui aussi obligé de « descendre en flèche » quelques-uns de ceux qui passèrent avant lui et furent, en leur temps, de véritables phares pour une certaines catégories d’humains (les ésotéristes, les initiés, les mystiques, les écoles initiatiques, etc.) Pour lui, il est ÉVIDENT que tous ces personnages, qu’il dit respecter par ailleurs, n’avaient pas réussis à pénétrer assez loin dans les arcanes de la spiritualité la plus authentique. De là à sous-entendre que lui y est parvenu, en termes de « distance psychologique », quel nombre de « millimètres » devons-nous parcourir, selon vous ?

 

Je ne dis pas que c’est là l’intention réelle ou première de cet auteur de best-sellers : je dis qu’il est tout de même étonnant que presque tous les nouveaux éveillés/éveilleurs de notre actuelle génération d’humains, se sentent d’un commun accord « obligés » de ternir l’image de leurs prédécesseurs, pourtant éminents spécialistes du sujet et très longtemps avant eux ! Aucun d’eux n’a seulement l’idée d’écrire « comme l’avaient très bien perçu et expliqué avant nous, ceux faisant parties de telles ou telles autres catégories d’initiés, dans un lointain et même proche passé… »

Pour une civilisation habituée à « citer ses sources » pour être prise au sérieux par les prélats de la connaissance académique, voilà qui ne laisse pas de me surprendre ! Il y aurait-il des sources « autorisées » et d’autres à tarir de toute urgence ? C’est une question que nous serions tous en droit de nous poser. Moi c’est fait.

 

Mais apparemment, très peu de gens se la posent. A vrai dire et autant que je sache, je suis l’un des très rare à l’avoir remarqué et à en parler aussi ouvertement. Cela parce que je répugne à assumer l’idée terrible d’être en fait le seul à en parler. Bien sûr, il de de mise de parler de ce que l’on ne connaît pas et, apparemment, il est désormais inutile d’avoir mis seulement les pieds dans un pays, pour se croire autorisé à le critiquer !

C’est une image, évidemment. Pour ma part, j’ai pris la peine d’étudier le travail plus que respectable de ce que je nomme, pour faire court, « les Maîtres du passé » et j’ai évidemment lu le travail récent de ceux qui aimeraient bien devenir « les Maîtres du présent. » J’ai pris la peine de passer une vingtaine d’année dans un des ordres initiatiques les plus pertinents, en matière d’enseignement et de préparation à une Vie bien plus riche et élevée. Je sais donc exactement ce que ce genre d’école vaut, réellement. Il s’agit bien moins d’un avis que d’un savoir de première main. Et le fait que ces mêmes écoles aient plus ou moins perdu de vue leur but premier, n’enlève rien à la qualité de leur origine, et encore moins à ceux qui en furent à l’origine.

 

Et je ne parle pas de mon étude des religions comparées et des diverses philosophies orientales, qui m’a occupée une certaine partie non négligeable de ma jeunesse. J’ai donc la faiblesse – non pas de « savoir de quoi je parle », ce qui serait une moindre qualité – mais celle de me trouver en position de pouvoir comparer les deux, à savoir le travail effectué par « les Maîtres du passé », et celui effectué par « les maîtres du présent. » Nous appellerons désormais ces derniers ainsi. Quand on étudie « les Maîtres du passé », on trouve immanquablement ce respect et cette reconnaissance envers leurs prédécesseurs, leurs inspirateurs ou enseignants, à savoir envers « les Maîtres d’un passé plus lointain encore. » Aucun de ces anciens Maîtres n’aurait osé prétendre avoir inventé ou même amélioré quoi que ce soit, et encore moins avoir vécu quelque chose de « nouveau » et d’inconnu de ses augustes prédécesseurs ! Ils auraient eu bien trop honte d’un tel comportement dont le degré de vanité n’aurait alors échappé à aucun de leurs contemporains, fut-il non-initié.

 

Ils étaient bien trop intelligents et donc, vraiment éveillés, pour imaginer que la Conscience Unique puisse à ce point évoluer et ce, en quelques dizaines de générations humaines ! Ils savaient fort bien que ce qu’ils expérimentaient, à leur époque, correspondaient exactement à ce que d’autres avaient pu expérimenter en leur temps et expérimenteraient plus tard. Évidemment, ils connaissaient l’existence d’un piège redoutable dans lequel tombe volontiers celui qui n’a pas pris la peine de calmer les divers occupants de son bestiaire intime (nommés par eux « démons » à leur époque) et qui, sous prétexte qu’il vit différemment une expérience UNIQUE pour tous, s’imagine ensuite être « différent » puis… Unique lui-même !

N’est-il pas remarquable qu’à une époque où, plus que jamais, les spiritualistes parlent de « gratitude », que l’on en témoigne si peu envers ceux qui ont eu le désir de nous ouvrir la voie et d’en défricher le Chemin ? La gratitude serait-elle sectaire et soucieuse de ne se réserver qu’à nos seuls contemporains ?

 

J’avoue que ce qui me gêne en la matière, c’est bien moins cette curieuse réaction unanime d’ingratitude totale que le fait que personne ne semble s’apercevoir de son origine première et cachée. C’est un peu comme ce que je nomme, pour plaisanter, « le rêve de tous magnétiseurs. » Que l’on pourrait désormais nommer « le rêve de tout thérapeute non allopathique », tant il est devenu universellement répandu. Quel est le contenu formel de ce rêve ? Être reconnue par la science et donc, par les scientifiques ! C’est si évident ! Tout le monde en rêve et bave après ce genre de reconnaissance égotique qui en dit long sur le niveau d’éveil réel de ses adeptes ! Y compris sur ceux qui n’hésitent pas à la malmener, de temps à autres, tant ils sont dépités que « leur génie scientifique » n’ait pas encore été reconnu par les Grands « Énarques » du savoir autorisé !

 

A une époque, le français moyen désirait être invité à l’Élysée et avoir l’insigne honneur de serrer la main du Président de la République (en un seul mot, s’il vous plaît.)  Comme quoi, certains se contentent de peu, voire de pas grand-chose. Du moins, aussi longtemps qu’ils acceptent de conserver par devers eux, cette idée bizarre qu’ils ne sont pas grand-chose ! Et quand on se croit être « pas grand-chose », il est normal de rêver de vivre « de grandes choses », à savoir des choses susceptibles de nier ou même de faire oublier un temps, le manque de valeur personnelle que l’on s’attribue à soi-même. Le temps d’une poignée de main. Ou d’une reconnaissance à faire encadrer et à placer modestement en vue, dans un bureau ou bien une officine.

 

Mais attention ! Il faut absolument que cette poignée de main ou ce bout de papier dûment tamponné, provienne de personnes illustres ! De personnes s’étant surtout « illustrées » par leur dépendance totale à autrui et dont le seul espoir est désormais que d’autres aient la bonne idée de tout leur devoir à leur tour. C’est ainsi que l’on devient un grand homme, paraît-il ! Mais pourquoi on ne me dit jamais rien, à moi ? Si j’avais su que seule la prostitution physique était condamnable, peut-être aurais-je revu ma copie, qui sait !

Mais trêve de polissonnerie. Or donc, nous avons une nouvelle génération de « chercheur de lumière » qui, selon moi, ont plus le désir de trouver une manière de briller par eux-mêmes qu’une véritable Lumière pouvant les éclairer eux, ainsi que tous ceux qui les approchent selon un angle convenable. Et nous avons une autre génération, et je ne parle pas d’âge mais d’état d’esprit similaire, qui prétend avoir trouvé un moyen de refaire le Monde, mais sans se servir de l’inspiration de ceux passés par-là et bien avant eux et, surtout, en le remodelant selon des critères se voulant aussi novateurs qu’exceptionnels.

 

Autrement dit, du jamais vu, voyez-vous ? C’est important de « voir » ! Surtout de voir clairement où les autres désirent en arriver ! En particulier si arrivée et arrivisme deviennent si semblables que nul ne songerait à les distinguer. Fort bien, supposons ! Mais à qui ou à quoi profiterait cet état d’esprit, qui, soit dit en passant, est aussi « nouveau » que l’eau qui tombe du ciel durant la pluie ? C’est là qu’il faut faire montre d’intelligence et de discernement. Si tant est que ces deux qualités soient vraiment distinctes ou séparées. Posons-nous une série de questions toutes bêtes :

  1. A qui profiterait la découverte « subite» qu’il existe d’autres intelligences dans l’univers et qu’un certain nombre d’entre elles visitent ce Monde depuis des temps immémoriaux ?
  2. A qui profiterait la découverte qu’il est possible de soigner l’ensemble des maladies, sans faire appel au lourd arsenal médical ?
  3. A qui profiterait des découvertes concernant des énergies non fossiles qui permettraient de ne plus avoir à se priver et à payer une fortune, pour avoir une voiture autonome, une énergie électrique illimitée et des usines automatisées, laissant à chacun plus de jours de repos que de travail ?
  4. A qui profiterait la découverte que nous sommes tous extraordinairement rares et précieux et que nous pouvons multiplier par dix au moins, notre potentiel humain ?
  5. A qui profiterait des découvertes archéologiques prouvant que de tous temps, il y a eu, sur Terre, des civilisations extraordinaires qui ayant un jour atteint leur apogée, ont déclinée puis se sont toutes éteintes, et surtout, pour une seule et unique raison ?

 

Je pourrais aggraver le problème en citant d’autres questions/exemples, mais ces cinq-là me paraissent suffisantes. Mais « pour faire bon poids », comme disait un épicier ami de ma famille, il y a cinquante ans de cela, je vais en rajouter une autre et ne me servir que de celle-là pour vous proposer une intéressante réflexion. D’après vous, que se passerait-il si chaque personne d’une nation quelconque, pouvait devenir rapidement intelligente et capable de se débrouiller toute seule en n’importe quelle situation ? Une personne qui serait responsable, libre et capable de saisir en une seconde, les intentions réelles de ses contemporains ? Il ne faut pas rêver, dites-vous ?

Au contraire : c’est à présent que vous rêvez ! Et quelques-uns ont tout intérêt à ce que cela continue, que rien ne change jamais ou, à tout le moins, que ce songe collégial dure au moins quelques dizaines d’années encore ! Ce qui sera peut-être le cas. Ou pas ! Tout dépendra de deux facteurs !

Le premier, Que « le plus grand nombre », surnommé « le peuple », en ait ras le bol de se laisser tondre et traire à la moindre occasion de le faire. Après tout, moutons et vaches à lait doivent eux aussi avoir un seuil de tolérance !

Le second, que « les maîtres du présent » cessent de snober « les Maîtres du passé », car avec leurs conseils ou leur concourt, ils peuvent en effet révolutionner ce Monde et même, en faire un Paradis sur Terre. A la condition expresse qu’ils acceptent l’idée que le plus grand nombre puisse librement décider d’y mettre les pieds ou non !

 

Bon, pour le peuple, je sais, ce n’est pas gagné, OK. Mais il reste une filière à exploiter : « les Maîtres du passé. » Avez-vous seulement remarqué que la plupart des « News-âgistes » font référence soit à des entités du Haut Astral, soit carrément à des extraterrestres, mais RAREMENT à ceux que semblaient côtoyer les Maitres du passé et en leur temps ? De même que les Fidèles Actuels de ces Maîtres du passé, semblent, à l’inverse, ne jamais se référer aux extraterrestres et à ceux pourtant devenus célèbres dans le Monde de la spiritualité moderne ?

A croire que certains Maîtres d’antan sont morts carrément et que d’autres se sont précipités pour prendre leur place ! Bizarrement,  les Maîtres du passé ne se référaient qu’à des êtres se situant sur les plus hauts niveaux du grand Plan Mental, tandis que les maîtres du présent, ne semblent traiter qu’avec des entités se situant, au mieux, sur les derniers sous plans du grand Plan Astral.

 

Il s’est passé quoi, là ? Une baisse de niveau sensible de conscience individuelle, ou bien la préparation secrète d’un Remake de l’Atlantide, tournée cette fois-ci en 3D ? Nous en avons désormais les moyens techniques ! A moins que vous ayez une autre version rationnelle à proposer pour expliquer cet apparent mystère ? Et bien sûr, je ne parle ici ni de Jésus ni de Gautama ! Sans parler de la Vierge Marie et de Marie-Madeleine ! Qui semble réincarnée à plusieurs endroits à la fois ! Eux sont toujours cités dès que possible et mis à toutes les sauces, dont certaines commencent à tourner dans nos assiettes.

 

Je sais que quelques-uns vont me rétorquer, comme d’habitude et donc en vain, que « les modernes » ont le désir d’éviter le mental, dont ils se défient comme de la peste, et de se polariser sur le cœur. La belle affaire ! Comme si le Chakra du cœur n’était pas l’étage du mental par excellence ! Encore ce satané problème de termes ! Dieu étant très con de nature, ne voilà-t-il pas qu’il a commis la bévue de placer le Plan Mental au-dessus du Plan Astral ? S’il avait pris le temps de demander conseil aux spiritualistes modernes, ils lui auraient conseillé de placer les émotions et sentiments élevés, AU-DESSUS du Plan Mental !

Sacré mental ! Encore et toujours CONFONDU avec l’intellect qui lui, bizarrement, ne ressort jamais dans les listes de ce qu’il convient de surveiller de près, si on désire être « évolué » ! Comprendre « si on veut être reconnu par ceux qui sont du même niveau d’évolution. » Je ne me prêterais pas à l’exercice facile consistant à m’amuser du sens possible à donner à la dernière partie de la phrase en gras et entre guillemets ! Ou alors juste un peu ? Alors je dirais seulement que « je ne souhaite pas « être reconnu par ceux qui sont du même niveau d’évolution. » Désolé, c’était trop tentant !

 

Après cette facétie témoignant de mon humanité certaine, je dirais que je suis curieux de savoir ce que mes lecteurs pensent de mes questions posées plus haut (« à qui profiterait… ») Je n’allais tout de même pas tout leur mâcher, si ? J’ajouterais, et pour en terminer avec ce dossier déjà conséquent, qu’il doit être difficile d’avouer que l’on s’est carrément fourvoyé et ce, publiquement !

C’est tout ce que je juge utile d’ajouter ici et… Pour le moment ! Bonne réflexion à tous !

 

Serge Baccino