Illusion, mensonge et vérité

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Illusion, mensonge et vérité

 

D‘aucuns se questionnent depuis des lustres et à ce propos : « Qu’est-ce que la vérité ? Existe t’il une vérité pour tous ou bien une vérité pour chacun ? » Mais puisque « Tout est double », selon l’enseignement de la psy éso, nous pourrions aussi bien imaginer qu’il existe deux vérités, l’une relative (pour chacun) et une collégiale (pour tous.) Fort bien, supposons. Dès lors, que serait une vérité pour chacun ?

Nous serions tentés de dire qu’elle serait relative à la capacité d’une personne à comprendre le peu de vérité à laquelle elle a accès. Par exemple. Une version qui en vaut sans doute une autre, non ? Mais cette vérité, nommée à juste titre « relative », le serait-elle par rapport aux capacités mentales réelles d’une personne ou à son désir réel d’accepter une vérité pouvant éventuellement la chagriner ? Si vous nous suivez bien !

 

Du coup, nous pourrions en dire autant au sujet de la vérité collégiale. Est-elle vraiment représentative du niveau d’évolution réel de ce collectif, de sa capacité à appréhender cette vérité dans ses moindres détails, ou est-elle représentative du degré de bonne foi et de probité morale de ce même collectif ? Car si un homme seul peut être enclin à tricher, voire à se mentir à lui-même, si tant est que la chose soit possible, qu’en est-il de plusieurs millions de gens ? Tout comme un homme possède pour limite ses capacités à appréhender le Vivant et la vérité qu’il contient, des millions d’être humains sont aussi et nécessairement limités dans leur degré réel de compréhension de la Vraie Vie. Ou de la vérité, ce qui revient au même.

 

Mais alors, ici encore, la dualité a droit de citer ! En effet, si un homme est  limité par son degré d’intelligence AINSI que par son degré d’honnêteté, des millions d’êtres humains doivent nécessairement présenter les deux mêmes limites ou « tares mentales. » Dans le sens quantitatif de ces termes. Oui mais voilà : dans ce cas, la dualité seule ne suffit plus pour traiter équitablement de la vérité ! Il nous faut un troisième niveau de vérité ! Ce qui tombe bien, attendu que tout ce qui est de nature spirituelle, comme l’est d’ailleurs la vérité, relève du Trois (trinité) et non de la dualité mentale. Nous allons simplifier notre propos, cela en ne retenant que l’exemple d’une seule personne.

 

Cette personne connaît tout d’abord un premier niveau ou degré de vérité, celui relatif, dirons-nous, à ses capacités mentales. Plus sobrement, ce qu’elle réussit à comprendre et à considérer pour véridique, correspond alors en la vérité. Puis cette personne évolue et découvre d’autres niveaux plus « pointus » et abstraits de vérité. Mais là, elle s’affole immédiatement, car le contenu formel (l’énoncé) de cette vérité supérieure, contredit tellement son savoir antérieur, qu’il risque fort, s’il est entériné, de mettre en péril son (déjà faible) équilibre psychologique. Alors la personne fait mine de ne pas avoir vu, de ne pas avoir tout compris ou d’être tombée sur des gens qui lui ont mal expliqué ces choses. L’idée est de ne pas avoir à ASSUMER un niveau de vérité trop lourd à porter. Comprenez-vous ?

 

Mais du même coup, il nous reste encore un autre niveau de vérité à considérer, sinon à atteindre ! Celui qui ne dépend ni des limites personnelles, ni des limites propres au « moi » humain en souffrance (que d’autre préfèrent toujours nommer « ego. ») Mais nous pourrions tout aussi bien nommer cet ultime niveau de vérité, « Vérité potentielle » ou même « Vérité évolutive. » Potentielle, car non encore atteinte et ce, pour une des deux raisons évoquées plus haut, et bien sûr Évolutive, car il nous paraît difficile de ne pas tenir compte de l’évolution de l’espèce humaine.

Évolution qui aura très certainement pour effet secondaire de  faire reculer les limites mêmes de notre capacité à accéder à plus de vérité encore. Ce qui nécessite une sorte de double mouvement virtuel, celui de l’âme humaine s’élançant vers les Cimes de la Conscience, et celui de cette vérité qui, pour ne pas freiner ou s’opposer à cet avancée consciente, devra nécessairement reculer conjointement (ou évoluer au même rythme.)

 

Finalement, il n’y aurait pas « une vérité » mais trois ? Certainement pas ! De même qu’il n’existe qu’une seule échèle, même quand cette dernière possède plusieurs barreaux. La formulation la plus correcte pourrait être celle-ci : il n’existe en effet et en toute logique, qu’une seule vérité, mais que cette dernière n’est accessible qu’à partir d’un certains nombres de « barreaux », dont nous venons tout juste d’énumérer les trois principaux. Ce qui implique qu’il peut y en avoir d’autres mais que ces trois-là devraient ne jamais être perdus de vue.

 

Serge Baccino