à propos de la mémoire (extrait)

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« L‘une des plus grandes facultés de la conscience est le pouvoir de se souvenir, la ca­pacité de retenir les impressions, les choses vues, entendues ou expérimentées. Sans la mé­moire, nous mènerions une existence sans signification. Il est donc, nécessaire de la cultiver. En psychologie, la mémoire est une phase des études régulières. Elle implique la mémorisa­tion des éléments ayant trait à toute activité nouvelle, aux faits pertinents de cette activité et à la possibilité de retrouver les choses mémorisées ou apprises.

Beaucoup de psychologues émettent la théorie que nous nous souvenons par associations d’idées. Une chose vue, enten­due ou ressentie nous rappelle une chose précédemment vue, entendue ou ressentie, par si­militude ou même par opposition. L’expression « association d’idée » signifie que nous relions, consciemment ou inconsciemment, les choses qui se présentent à nous à des choses que nous connaissons déjà.

Si nous lisons un livre ou un article très éloigné du genre d’af­faires dont nous nous occupons, il est probable que cette lecture n ‘éveillera en nous aucune association d’idées et que nous aurons du mal à nous souvenir de ce que nous avons lu.

Si nous lisons au contraire un article qui nous touche personnellement, nous sommes sûrs de nous le rappeler, car nous formons alors une association entre le sujet de l’article et nous-mêmes. Cela indique que si vous cherchez un remède contre votre manque de mémoire, vous devez vous efforcer de cultiver de l’intérêt pour d’autres activités que celles de votre sphère habituelle. Cela est particulièrement vrai pour ceux qui ont tendance à l’introversion et se replient sur leur propre personnalité, sur leurs affaires personnelles.

Fixer son attention signifie utiliser le pouvoir de la concentration. De ce point de vue, le bon ou le mauvais fonctionnement de notre mémoire est une question d’habitude mentale. Il est nécessaire pour beaucoup d’entre nous d’observer ce que nous voulons retenir, car il n’est facile de se souvenir que si l’on développe l’attention individuelle, l’intérêt sincère, le désir et l’usage de la volonté. A vrai dire, chaque expérience laisse une trace dans la mé­moire, mais à moins que l’expérience ait eu un réel intérêt pour nous et ait impressionné no­tre conscience objective, il est peu probable que nous puissions nous la rappeler.

D’un point de vue rosicrucien, la mémoire est plus que des impulsions enregistrées sur une certaine zone du cerveau. Elle est une partie de la conscience, de la personnalité de l’âme, de notre Moi réel.

Avoir la connaissance de ce qu ‘est la mémoire nous rend possible son accès à vo­lonté. Si vous êtes impatient d’exercer votre mémoire, forcez l’intérêt de ce dont vous désirez vous souvenir, concentrez-vous sur cette seule idée, à l’exclusion de toute autre. Formez une association d’idées entre le nouveau sujet et celui que vous connaissez déjà.

Après avoir li­vré le sujet à la mémoire, rappelez-le dans votre conscience objective au moins une fois, car il faut octroyer à la conscience humaine un peu de temps pour assimiler.

Concentration, as­sociation d’idées et assimilation sont donc trois éléments inestimables dans le processus d’enchaînement de la mémoire, et les trois combinés nous dispensent de trop fréquentes ré­pétitions. »

 

RODMAN R. CLAYSON (1903 – 1988)