La personne c’est quoi ?

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La personne, c’est quoi ?

Qu’est-ce qu’une personne ? Ce mot vient de l’étrusque « persona », qui signifie « masque. » La personne est donc ce qui masque notre véritable identité, ou « qui nous sommes vraiment. » Mais que sommes-nous, vraiment ? Nous sommes ce quelque chose qui observe et qui regarde toutes choses, puis qui, au travers du persona (masque), émet un jugement de valeur, basé sur l’intérêt supposé. Qu’est-ce que l’intérêt supposé de la personne ? Pour le comprendre, il faut remonter rapidement à la prime enfance et comprendre que nous commençons tous notre vie sans a priori sur les autres et sur nous-mêmes.

En sommes, nous ne savons ni qui nous sommes, ni qui sont les autres. Et au moment où nous pourrions apprendre par nous-mêmes et former ainsi une individualité naturelle relative à nos propres et SEULES prises de conscience, les adultes trouvent logique de nous enseigner et de nous instruire, en plus de nous éduquer. En bref, ils nous façonnent à leur image. Ils se reproduisent à travers nous.

Dès lors, nous employons ce qui nous a été plus ou moins adroitement imposé, et ce n’est plus l’être qui se manifeste au travers de son individualité, mais un ensemble d’idées et d’émotions connexes qui prétendent ensuite nous animer. L’âme, c’est « ce qui nous anime », et cela se résume à la somme de nos processus mentaux et des sentiments et émotions qu’ils font naître et renaître à chaque fois.

Ce qui implique que même notre âme ne devrait pas « durer », car elle s’efface et se redessine à chaque fois que nous l’invoquons, afin de correspondre à une sorte de constante psychologique appelée « moi. » En réalité, il n’y a pas (ou il ne devrait pas y avoir) de « mémoire », juste une volonté farouche de « faire durer » ce qui n’existe pas et n’existera jamais. Tout n’est que formes mentales.

Or, seul ce qui existe peut durer, pas ce qui est. Ce qui est doit être maintenu en esprit cycliquement, c’est-à-dire être oublié puis remémoré, puis de nouveau oublié pour être une fois encore remémoré, etc., ceci aussi souvent que possible ou désiré. La mémoire est donc une sorte de « rétention de formes mentales ».

Ce n’est pas une loi, juste une règle établie, un consensus entre les véritables êtres humains (les Soi Naturels) et qui consiste à faire durer tout ce qui correspond à ce que nous avons retenu de notre éducation et de l’enseignement qui nous a été plus ou moins imposé.

Plus sobrement, puisque nous sommes devenus ce que nous pensons et ressentons de ce que nous pensons, nous sommes désormais « obligés » de conserver cet état d’esprit général, sous peine d’avoir le sentiment très net et très désagréable de « disparaître », de « mourir. » Évidemment, nous (ce que nous sommes en fait) ne pouvons pas mourir, juste changer la manière dont nous décidons (mental libéré) ou acceptons (conditionnement mental) de nous exprimer.

La personnalité est donc une forme d’animation de l’individu véritable qui l’oblige à se comporter tel que prévu par une société débilitante, plutôt que tel que prévu avant l’incarnation et par sa source (Soi Naturel.)

Mais « avant l’incarnation » ne fait pas allusion au temps linéaire ou à l’antériorité, mais au fait que ce n’est plus l’amont de la personne physique qui dirige mais son aval. Autrement dit, tout ce qui est venu après et qui a été avalisé par la société dans laquelle elle se produit sous la forme générique d’un rôle qu’elle joue, bien que ce ne soit pas le sien. Du coup, un rôle attend d’être joué, celui de l’individu tel que prévu au départ, mais comme la personnalité a pris le dessus, l’individualité demeure « en souffrance » (en attente d’expression.) Ce qui est le double cas de le dire, puisque ce simple état de fait produit, à lui tout seul, l’ensemble des souffrances ressenties et vécues.

Ainsi, que ce soit psychologiquement ou physiquement, nous ne sommes jamais « malades »; nous avons juste du mal à être Soi. A être vraiment qui nous sommes, en amont mais que nous sommes encore incapables de rendre manifeste en aval. Et cela parce que, à l’instar de cette société malade, nous avons nous aussi avalisé cette personne qui a « l’avantage » de s’inscrire parfaitement dans les limites de cette société.

Et si nous sommes « en bonne santé », alors que cette société est malade, alors c’est là un signe que nous sommes mourants ! A l’inverse, si nous souffrons encore de quelques désordres nerveux, mentaux ou physiologiques, alors c’est que nous avons la chance d’être toujours en vie, mais incapables d’assumer totalement cette même vie au sein d’un cadre bien trop étriqué pour elle.

Conclusion : bien que nous ayons été tous plus ou moins dévoyés (chassés de notre voie), que ce soit « à cause » de notre famille ou de l’enseignement instillé de force, nous ne sommes plus obligés de vivre sous le joug de cet « ancien testament » (règles de vie) promulgué par une foule de dieux jaloux et vindicatifs (les schémas et conditionnements mentaux.)

Nous devons tout d’abord réaliser qu’au départ et même ensuite, nous n’avions aucun moyen d’échapper à cette lame conçue pour étêter l’ensemble de l’humanité. Et peu importe à qui profite ce crime de lèse humanité : l’important et de réaliser que nous n’avions pas le choix ! Ce qui nous permet de ne pas culpabiliser dès les premières lueurs de l’Aube (éveil de la conscience assoupie.)

Ensuite, nous devons comprendre que nous ne sommes plus obligés d’obéir, non pas aux autres, à l’extérieur, mais aux démons intimes qui, depuis notre mental, nous dictent les détails d’une destinée qui n’est pas la nôtre. Cela nous permet de ne pas nous manquer inutilement de respect en accusant les autres de nos propres divagations mentales !

Enfin, nous devons admettre le fait que tandis que nous (le Soi) sommes sur Terre et dans un corps, nous sommes bien obligés de nous servir d’une interface pour communiquer avec « le monde extérieur et les autres. » Mais rien ne nous oblige à conserver les anciennes modalités d’expression d’une âme qui, au départ, n’était même pas la nôtre. Ni « pour nous » (dans notre intérêt.)

Mais comment s’animer soi, lorsqu’on a été seulement animé et durant des décennies ? Le problème, présenté subtilement par l’intellect, n’est qu’un nouveau piège parmi tant d’autres ! Car en fait, nous n’avons pas à nous tracasser pour cela : ce sont justement cet extérieur et ces autres qui vont nous permettre d’établir un protocole animique aussi nouveau que parfaitement adapté à notre environnement ! En gros, nous allons simplement nous amuser à comparer les réaction programmées qui nous viennent à l’esprit et qui, du coup, prouvent qu’elles ont été mémorisées, par des réactions aussi simples que spontanées.

Par exemple, la femme que vous êtes voit un homme lui sourire. Ce qui vient immédiatement dans le mental conscient sera et par exemple : « Mais qu’est-ce qu’il me veut, celui-là ? Je suis une femme mariée ! » Alors que JUSTE DEVANT (ou avant) était venu « Bah, ce n’est qu’un sourire, pourquoi me priver de le lui rendre ? »

Une fois le jeu duel découvert puis observé (deux idées qui viennent et non pas une seule programmée), tout devient plus simple ! Il suffit à chaque fois d’opter pour la version non-programmée, nouvelle, inconnue ou même gonflée ou osée, peu importe les termes. En cessant de nous contenter de ce que nous savons déjà de nous et avons l’habitude d’exprimer, nous réalisons que non seulement nous avons le choix et l’avons toujours eu, mais que de plus, ce ne sont jamais les autres, depuis l’extérieur, qui nous ont imposé quoique ce soit.

C’est nous qui avons cédé à leur manège désobligeant. Mais à présent, nous ne sommes plus des enfants sous tutelle, mais des femmes et des hommes libres. Autant que faire se peut.

 

Serge Baccino