Les termites de l’âme

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murLes étudiants de l’ésotérisme véritable, celui qui se vit et se ressent de l’intérieur (ésotérikos, en Grec), ont compris qu’il existe des obstacles évidents à leur progression. Quelques-uns ont même compris cette vérité pourtant subtile que, contrairement à toute attente, cette progression n’est pas linéaire. En effet, nous ne progressons pas dans le sens où nous passons d’une étape à une autre ou d’un niveau de sagesse à un autre qui lui est supérieur, mais bien du fait que nous retirons de notre âme une chose qui l’empêchait préalablement d’exprimer plus librement son potentiel.

Autrement dit, nous n’ajoutons pas plus de savoir, nous retirons au contraire certaines choses que nous tenons pour sures, véridiques ou importantes et cela nous permet d’être plus libre, plus léger et d’exprimer spontanément tout ce que nous sommes par ailleurs. Tout est déjà là, en nous, dès le départ et le propos est de retirer tout ce qui nous empêche de voir librement la vérité. Ainsi, les ésotéristes véritables, c’est-à-dire les hommes et les femmes vraiment investis dans leur travail de réforme psychologique, ne se disent pas, pour prendre un exemple :

« Que dois-je faire pour sortir de mon corps et prendre conscience de la Grande Vie qui s’étend bien au-delà des limites des sens ? »

Ils présentent plutôt la question sous cette forme :

« Que dois-je ne plus faire, penser et être, afin que la Grande Vie trouve en moi l’écho naturel qui devrait être le sien ? »

 

 

L’ésotériste véritable retire tout ce qui encombre son espace mental et induit des sentiments ou des émotions qui épuisent peu à peu son complexe énergétique (âme ou corps psychique.) Il ne cherche pas à développer une chose censée exister en tous les hommes; ils cherche en toute logique à découvrir ce qui l’empêche de s’exprimer librement, puisqu’elle se trouve déjà en lui.

Quelques rares ésotéristes, plus logiques et donc plus pragmatiques que d’autres, appelés par nous psychologues ésotéristes ou psychologues animiques (de l’âme, donc), en sont arrivés à la conclusion qu’il existait sans doute une sorte de hiérarchie au niveau de ces obstacles, de ces filtres de vie qui nous empêchent de voir la vérité, ou de voir les choses telles qu’elles se présentent et avec objectivité.

Il ne viendrait à l’esprit de personne de parler d’objectivité en matière de recherche spirituelle, n’est-ce pas ? Pourtant, il existe une logique de l’âme, un sens du réel que ne connaissent que bien rarement celles et ceux qui ne sont préoccupés que par le pouvoir, l’argent et les réussites sociales. Non pas que ces choses-là soient mauvaises en soi, mais elles consistent, désormais, en l’essentiel de la vie humaine, en ce « moment » de l’évolution planétaire.

 

 

termitesLa vie sociale est primordiale, mais il n’est pas utile d’offrir plus d’attention et donc d’énergie à des choses qui, de toutes façons, nous échapperont toujours. Il existe ce que certains psy éso nomment les termites de l’âme. En apparence, l’état d’esprit d’une personne peut sembler sain, rationnel, équilibré et même, reposant sur des bases à la fois solides et éclairées. Mais un jour, cet état d’esprit montre des signes de faiblesse et, très rapidement, c’est toute sa structure interne qui menace de s’écrouler. On assiste de plus en plus à des dépressions, à des accidents vasculaires cérébraux, tels ruptures d’anévrisme et autres joyeusetés. Cette personne qui semblait si gaie, si alerte et si sûre d’elle, la voici à présent abattue et sans force, doutant de tout, ne croyant plus en rien et n’ayant plus la force de poursuivre sa route. Le nombre de suicide est en perpétuelle augmentation, le saviez-vous ? Des responsables d’entreprise se suicident brusquement et les raisons invoquées paraissent toujours disproportionnées face à la gravité et au côté radical de l’acte lui-même. Que s’est-il passé ? Il s’est passé ceci :

Cette personne n’a pas tenue compte en son temps de certaines alertes, de certains signes pourtant évidents, que quelque chose de risqué pour son équilibre psychologique se déroulait à un niveau sous-jacent de la conscience de veille. De terribles combats sont menés dans la subconscience d’un individu qui ne souhaite pas se libérer de ses conditionnement mentaux. S’il est facile de tricher face aux autres et de se prétendre à l’abri du mal, il est par contre impossible de mentir à la Grande Vie et de remettre éternellement à plus tard la réforme de son propre esprit.

Ce que je nomme ici « les termites de l’âme » sont en fait toutes ces idées, toutes ces pensées et toutes ces croyances fondamentales qui existent aux tréfonds de la subconscience et qui, à l’insu de la conscience de veille, rongent lentement mais surement, les assises mêmes des structures psychologiques sur lesquelles repose complètement un individu.

Il est moins question ici de faire allusion à la vérité que de dénoncer un certain « mensonge intérieur. » L’idée n’est PAS de dire que celui ou celle qui ne vit pas « dans la vérité » (sic) est en danger de devoir remettre en cause d’un seul coup l’ensemble de ses repères psychologiques ! Il n’existe pas de « vérité universelle » dans le sens où chacun de nous devrait voir ou entendre une seule et même chose. La vérité, pour les psy éso, se résume à accepter ce qui se présente à soi, véritablement. Non pas à l’accepter pour vérité en tant qu’évènement, mais bien accepter le fait évident que l’évènement existe, en vérité, et que cela nous plaise ou non.

 

 

parents-enfantsPrenons un exemple qui présente les deux aspects ou les deux polarités du problème unique. Il serait tentant de présenter comme « vérité absolue » (valable en tout temps et pour tous) que nos parents nous aiment profondément, sincèrement, et que tout ce qu’ils font avec nous n’est que pour notre bien et est dicté à chaque fois par l’amour. Ce serait une si belle vérité, ne pensez-vous pas ? Qui ne signerait pas tout de suite pour une telle vérité ? Mais nous savons que, bien souvent, nos parents sont aussi paumés, égoïstes et débordés par les évènements, que nous le seront sans doute nous-mêmes plus tard, et qu’ils entretenaient une vision très idéalisée des enfants et de l’art de les éduquer parfaitement.

Il existe et il existera toujours des personnes pour bondir, pour s’offusquer et pour dénoncer vertement quelque mesquine intention dans l’esprit de celui ou de celle qui présente de telles évidences. D’ailleurs, leur degré de réaction parle mieux que des mots du degré de leur implication en ces mêmes domaines ! Il est notoire, désormais, que seul ce qui nous concerne, nous affecte ou nous « travaille l’esprit » est capable de nous faire réagir avec quelque violence. Violence qui dépend d’ailleurs du degré de mensonge, c’est-à-dire de l’énergie déployée par l’individu dans l’espoir de se cacher une vérité par trop dérangeante.

 

 

En somme, la vérité, dans notre exemple, serait de reconnaître tout aussi bien l’incapacité de nos parents à assumer leur rôle (peu importe la cause ou raison qui est nécessairement humaine et donc excusable) que leur immense tendresse effective et réelle envers nous, si cela fut vraiment le cas. Accepter la vérité revient à admettre des faits qui ne correspondent pas toujours, loin s’en faut, à nos attentes, désirs, espoirs et idéaux. Mais nier les faits sous le prétexte aberrant qu’ils ne correspondent pas à nos attentes, est encore le plus sur moyen de se couper de l’actualité (de ce qui se passe en fait) pour se créer un monde intérieur rempli de chimères, pour s’enfermer dans les limites étroites d’une réalité jugée plus en harmonie avec nos rêves. Bref, cela revient à se couper non pas les ailes mais bien les racines.

 

 

penser2Certains spiritualistes du passé ont avancé l’idée, quelque peu risquée, que si les hommes pensaient tous la même chose, se serait alors la paix sur Terre. En fait, il est plus question ici de penser de la même façon, c’est-à-dire d’une manière honnête et authentique, en rapport avec l’actualité, que de penser une seule et même chose, ce qui deviendrait vite contraignant voire risqué pour l’évolution des consciences. Penser de la même façon se résume à ne plus lutter contre les évidences, contre ce qui se propose à nous, que cela soit de l’extérieur ou de l’intérieur. Lorsque nous sommes blessé ou déçu, si nous ne nous l’avouons pas franchement et clairement, nous créons alors un termite de l’âme supplémentaire, et nous aurons à le payer tôt ou tard.

 

 

ignorance3Les anciens Siddha nommaient cela des « Samskara » (résidus animiques ou de l’âme, sans « s » même au pluriel, ce n’est pas du français !) D’ailleurs, comment apprendre si nous avons raison ou tord, comment faire évoluer notre état d’esprit, si nous demeurons replié sur nous-mêmes et craignons d’exprimer librement nos ressentis ? Voici une loi du fonctionnement de l’esprit :

Ce que nous ressentons provient toujours de ce que nous pensons.

 

 

En exprimant nos ressentis, sans craindre que les autres nous prouvent que nous faisons fausse route, nous testons la validité de nos pensées et pouvons ainsi les entériner ou bien les chasser sans pitié. hypocrisieDésirez-vous feindre que tout va bien et laisser vos termites intimes saper la résistance de la structure de votre âme ? A vous de voir où est votre intérêt, mais sachez que très bientôt, les gens honnêtes et authentiques trouveront en eux la force de fuir, ou de chasser de leur aura, les personnes désireuses de se mentir, car cela pollue l’âme et… La fréquence induite est malheureusement transmissible ! Ceci fera sans doute l’objet d’un développement ultérieur. Vos remarques et commentaires sont toujours les bienvenus !  (Sur Facebook uniquement, merci.)

 

 

Serge Baccino