Réactualiser nos mensonges

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mensonge-femmeEssayons de comprendre pourquoi le mensonge existe…
A quel moment un être humain ressent-il le besoin de mentir ? Lorsqu’il pense que la vérité pourrait se révéler cruelle, blessante ou entraîner quelque terrible conséquence, non ? Sans nul doute. Mais est-ce toujours le cas ?

Est-il possible que la peur de souffrir pousse les êtres à mentir «par défaut», c’est-à-dire à transformer le mensonge et une manière pratique de ne pas (trop) souffrir ? Car dire que la peur de la vérité pousse au mensonge ne suffit pas à expliquer les faits. Il faut préciser aussi que la vérité devient, aux yeux des gens et au cours des siècles, synonyme de punition ! Le mensonge devient donc une seconde nature, les années passent, et l’être humain excelle chaque année un peu plus dans l’art de cacher la vérité aux autres.

 

 

 

 

mentir2Et il y parvient d’ailleurs si bien qu’avec le temps, les autres lui renvoient le reflet de son manque de probité morale, et voici notre pauvre humain qui commence à croire en ses propres mensonges ! Il finit par s’abuser lui-même et ce qui était tout d’abord un acte conscient et donc, volontaire, devient réaction inconsciente puis… Nouvelle vérité ! En clair, pour certains êtres, le mensonge est devenu leur seule réalité, leur seule vérité connue et surtout acceptable. Soyons logique : il ne peut être question de mensonge sans qu’il y ait conscience de l’acte. Il n’est pas possible, en temps ordinaire et pour un être normalement constitué, de « mentir inconsciemment. »

Pour mentir, il faut cacher la vérité. Pour cacher la vérité, il faut la connaître soi-même, être le seul à connaître le «lieu psychologique» (état d’esprit) dans lequel la vérité repose.

 

 

 

 

Le mensonge mensonge2est-il le véritable problème ? Oui et non…(J’adore écrire ça !) Mentir dans le sens de cacher sciemment la vérité, est encore un moindre mal. Surtout si cela est ponctuel et se justifie quelque peu. Mentir en croyant devoir le faire par peur de la vérité, est déjà plus gênant, car l’individu commence alors à perdre une partie de sa liberté d’expression ou «de conscienceMais mentir sans penser à vérifier si ce mensonge est toujours d’actualité, voilà bien le comble de la bêtise humaine ! Mais voici que je m’explique sur ce dernier point.

 

 

 

 

mensonge-coupleNous avons dit que le mensonge est issu de la peur de la vérité, peur elle-même issue de ce que peut impliquer le seul fait de dire la vérité à qui ne désire pas l’entendre ou à qui n’est pas préparé à la recevoir (en gros.) Ici, le mensonge est un moyen non pas de contourner la vérité mais d’éviter de devoir «en payer le prix.» Lorsque nous étions petit, on nous invitait à dire la vérité. Le mensonge représentait «le mal» et la vérité «le bien» (ben tiens !) Le problème, c’est que, en récompense de notre zèle à satisfaire aux attentes de nos géniteurs ou professeurs, nous écopions très souvent d’une solide remontrance, d’une engueulade, d’une punition voire d’une bonne fessée.

Autant dire que très jeune, nous sommes arrivé à la conclusion logique que pour dire la vérité, il fallait soit être fou, soit être devenu masochiste !

 

 

 

Soi NaturelC’est vers cet âge et dans chacune de ses vies terrestres (ou extensions) que le Soi humain ou «Soi Naturel», commet l’erreur d’associer la vérité à une forme ou une autre de souffrance. Et qui aime souffrir ? Surtout si cela peut être évité ! Mais nous ne sommes plus des enfants, nous sommes majeurs et responsables de nos actes, à présent (quoique…) Surtout de ceux commis en toute connaissance de cause et… D’effet !

Voici ma question et j’espère que vous allez sourire à son énoncé : Pouvez-vous jurer que les mensonges « justifiés » d’hier sont toujours aussi nécessaires ou vitaux aujourd’hui ? Présenté plus sobrement, avez-vous pensé à contrôler s’il est toujours aussi utile et donc efficace de mentir à tout bout de champs ?

 

 

 

 

Pour étayer mon propos, je prends souvent l’exemple du mot écrit et abandonné ensuite dans le tiroir d’une commode… Imaginez…

Vous écrivez sur une feuille de papier :               « Aujourd’hui, je suis très con ! » Puis vous glissez ce mot dans un tiroir d’une commode qui se trouve dans un coin obscur de votre grenier. Vingt ans après, vous ouvrez le tiroir et retrouvez ce mot. Selon vous, qu’est-ce qui sera écrit sur la feuille : « Il y a vingt ans, j’étais très con», croyez vous ? Non, n’est-ce pas ?

Il en va de même pour notre subconscient, qui ne tient pas compte du temps qui passe et enregistre tout au présent.

 

 

 

 

mentir-femme croise doigtsSi vous en arrivez à la conclusion qu’il est utile de mentir (étant jeune) alors le subconscient considérera cette utilité comme absolue et la représentera à chaque instant comme une vérité incontournable. Une vérité PRÉSENTE.
Et cela jusqu’à ce que vous « enregistriez » volontairement une programmation mentale opposée ou ayant le pouvoir de compenser ou d’annuler la première. Alors voici que je vous repose la question qui fâche :

« Si vous mentez toujours, et en supposant que vous en soyez toujours conscient, avez-vous pensé à contrôler régulièrement si vos mensonges sont toujours d’actualité ? »

Je vous laisse répondre à cette interrogation des plus viriles ! Smile

 

 

 

Serge Baccino

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