Archives de catégorie : Extraits

Extraits de mes essais et romans

Devenir pur (extrait)

Je vous propose ici de lire ce que l’encyclopédie Clartés révèle au sujet de Héraclite, philosophe Grec ayant vécu au cinquième siècle avant l’ère chrétienne…

« Héraclite a porté à son degré le plus haut les premiers principes énoncés par les philosophes qui l’ont précédé. Il s’est appliqué à saisir une certaine réa­lité dans les choses. Cette réalité qu’il saisit : c’est le changement. « Tout est changement, tout s’écoule », proclame-t-il, et il considère comme folie de se complaire dans une sécurité mouvante et un faux bonheur.

 

Il est le premier phi­losophe du Devenir pur. « Nous ne touchons pas deux fois le même être, dit-il, nous ne nous baignons pas deux fois dans le même fleuve. Au moment où nous portons la main sur une chose, elle a déjà cessé d’être ce qu’elle était ». Ce qui peut se résumer en cette formule : ce qui est change par le fait même qu’il est. Rien n’est stable, ni permanent ; c’est la bille d’ivoire qui se meut sans cesse. Ce qui revient à dire, et nous retrouvons là une conception du Brahmanisme : ce qui est en même temps n’est pas, puisqu’il n’y a rien qui demeure sans changement. Par extension, Héraclite pense que nous sommes et ne sommes pas. Il constate la confusion des contraires :

« L’eau de mer est pure et elle est souillée, le Bien et le Mal sont une seule et même chose. »

Toutes choses sont à ses yeux des différen­ciations d’un seul Principe en mouvement et ce seul Principe en mouvement, il le conçoit sous la forme du feu, d’un Feu éthéré, vivant, divin. La doctrine d’Héraclite, devenir pur, a tendance, semblable à toutes les conceptions du Devenir, à se river au Monisme qui, de toutes choses, fait un même être, par conséquent à pren­dre une forme de panthéisme qui entraîne à confondre le Monde et Dieu. »

 

ENCYCLOPÉDIE « CLARTES »

 

Naissance, vie et mort (extrait)

Dans l’un de ses écrits, John Butler Burke, philosophe et mystique, s’inter­roge sur les origines mystiques de l’homme et sur ce qu’il advient de lui après la mort. Voici un extrait significatif de ses écrits à ce sujet. Les passages soulignés de gras sont de mon fait et ont pour espoir d’attirer l’attention des plus instruits de ces choses, sur les connaissances cachées de ce philosophe au savoir discret.

« Si mes conceptions sont exactes, les premiers éléments de la vie ont donc pour origine la putréfaction vitale de la poussière, et il est ainsi vraisemblable que, provenant de la poussière de la terre, à la poussière ils retourneront. Et la science, dans le triste coin qu’elle occupe dans l’univers de la connaissance, peut une fois de plus proclamer que tout n ‘est en réalité que poussière et cendres !

Et pourtant, ne sachant pas ce que sont la poussière et les cendres, et en admettant que les atomes et les électrons ne sont que des éléments de conscience, pourquoi alors nous opposer à ce que nous retournions une fois de plus à cette Conscience dans laquelle et de laquelle nous aussi tirons notre origine, à cet Océan de Conscience qui est le berceau de notre naissance et dans lequel nous vivons, nous mouvons et avons notre être ?

Que ce grand Océan est conscient de lui-même, nous pouvons le supposer ; mais notre profonde conviction est que, dans cette Soi-Conscience, seule son Unité existe en tant que Réalité. A la question de savoir si nous aussi, mystérieuses unités que nous sommes, conserverons la conscience de nous-mêmes dans ce grand Océan, indépendamment du temps, la science, là encore, ne peut répondre.

Beaucoup d’entre nous répondront affirmativement. Non pas parce qu ‘ils le pensent, mais parce qu ‘ils sentent qu ‘il doit en être ainsi. La réponse classique est la même que celle que Platon eut à formuler il y a plus de 2500 ans, bien qu ‘il n ‘ait pu se laisser aveugler par son insuffisance :

« Si la bonté et l’amour, comme la vérité, sont des réalités, quoi que puissent être en réalité les atomes, celui qui fait ses délices de la vertu doit être heureux et en har­monie avec la totalité des choses ».

C’est dans la corrélation des phénomènes vi­taux que cette unité et cette pluralité sont immédiatement pressenties comme un tout continu. »

 

JOHN BUTLER BURKE

Sur le soleil

« Le fait est que ce que vous appelez le « soleil » est simplement la réflexion de l’énorme « magasin » de notre système où toutes ses forces sont générées et conservées. Le soleil étant le coeur et le cerveau de notre Univers pygmée, nous pourrions comparer ses « facules » (ces millions de petits corps intensément bril­lants dont est faite la surface du soleil, en dehors des taches) aux corpuscules sanguins de ce luminaire, quoique certaines d’entre elles soient, comme la Science l’a correctement supposé, aussi grandes que l’Europe. Ces corpuscules sanguins sont la matière électrique et magnétique dans ses sixième et septième états…

Lettres des MahatmasLa seule grande vérité formulée par Siemens est que l’espace interstel­laire est rempli de matière très raréfiée, telle qu’il peut y en avoir dans les tubes à vide et qui s’étend de planète à planète et d’étoile à étoile. Mais cette vérité est sans action sur les faits principaux. Le soleil donne tout et ne reçoit rien en échange de son système. Rien qui vienne de l’extérieur de son propre système ne peut l’atteindre sous la forme d’une matière aussi grossière que des « gaz raré­fiés « .

Chaque parcelle de matière, dans tous ses sept états, est nécessaire à la vi­talité des systèmes divers et innombrables, mondes en formation, soleils s’éveillant de nouveau à la vie. La théorie toute récente de l’énergie radiante montrant que dans la nature il n’existe, à proprement parler, rien que l’on puisse appeler lumière chimique ou rayon calorique, est la seule approximativement correcte.

Car, en vérité une seule chose existe : l’énergie radiante qui est inépuisa­ble et ne connaît ni augmentation ni diminution et qui, jusqu’à la fin du Manvantara Solaire, continuera son travail d’auto-génération. L’absorption des Forces Solaires par la Terre est énorme. Cependant il est ou il peut être démontré que la Terre reçoit à peine 25 % du pouvoir chimique des rayons solaires, car ceux-ci éprouvent une perte de 75 % durant leur passage vertical à travers l’atmosphère depuis le moment où ils atteignent la limite extérieure de « l’océan aérien ».

Et même ces rayons, nous dit-on, perdent environ 20 % de leur pouvoir lumineux et calorique. Avec une telle perte, que doit donc être la force de récupération de no­tre Père-Mère Soleil ? Oui, appelez cela « Énergie Radiante  » si vous voulez : nous l’appelons la Vie, la vie pénétrant tout et omniprésente, toujours à l’œuvre dans son grand laboratoire : le Soleil. »

 

LES LETTRES DES MAHATMAS  par A.P. Sinnet (19ème siècle)

Création

Note technique : Dans ce texte ancien, le mot Grec « Noùs » se prononce « Naoz » avec l’accent sur le « ao ». Le Noùs est la somme, ce qui contient les deux grands pouvoirs opposés et complémentaires de l’univers, à savoir l’esprit créateur de toutes choses et la Force vitale capable d’animer et de rendre vivantes toutes choses, du moins, celles assez complexes pour manifester la vie voire la conscience (comme dans les formes animales et humaines, donc.)

 

« Et lorsque le Noùs commença à mettre les choses en mouvement, une sé­paration s’établit entre elles, et tout ce qui était en mouvement connut cette sépa­ration. Et au fur et à mesure que les choses furent mises en mouvement et séparées, la révolution qu’elles subissaient les séparait encore davantage.

Le dense et l’humide, le froid et les ténèbres, s’assemblèrent là où est maintenant la Terre, alors que le subtil et le chaud, le sec et la lumière, s’en furent vers les plus lointaines parties de l’Éther.

 

AnaxagoreAu fur et à mesure que ces principes se sont séparés, la terre s’est solidi­fiée, car la brume se sépara de l’eau, et de l’eau la terre se sépara aussi. Les pierres de la terre se solidifièrent par le froid et elles furent précipitées au-dehors, plus encore que l’eau.Et le pouvoir du Noùs s’étendit sur tout ce qui est et pénétra toutes choses. Il est dans la masse qui entoure le monde, dans les choses qui ont été séparées et dans celles qui se séparent.

Et ce n’est pas avec une hachette que les choses qui sont dans ce monde sont ainsi divisées ou séparées les unes des autres, pas plus que le chaud du froid et le froid du chaud. Et quand les choses sont ainsi distinguées les unes des au­tres, nous devons savoir que les unes ne sont pas supérieures aux autres, car il ne leur est pas possible d’être plus que le Tout, et toutes sont toujours égales. »

 

ANAXAGORE (500-428 avant J.-C.)

La vie (extrait)

Cet extrait provient des œuvres de Sir Oliver Lodge, physicien et mystique très érudit du vingtième siècle.

« En premier lieu, nous avons le continuum absolu qu’est l’Éther. Puis nous y découvrons de petits grains spéciaux, les électrons, les protons et les neutrons. Ceux-ci se combinent ou se groupent pour former les atomes de matière. Vien­nent ensuite les molécules chimiques. Et ces molécules s’assemblent et deviennent les corps visibles dont nos sens prennent conscience et qui nous sont à tel point familiers que nous en oublions les merveilles qui sont à leur base. Les masses vi­sibles et tangibles s’agglomèrent ensuite, par la force de la gravitation, en pla­nètes et en soleils.

Et les soleils sont si immenses, la bousculade de leurs atomes est si intense, qu’il en émane une puissante et continuelle radiation dans l’Éther qui, atteignant les planètes, y entretient la chaleur et donne lieu aux divers pro­cessus de végétation.

Sous l’action de cette radiation, les agrégats moléculaires ne se limitent pas à la formation de la matière inorganique. Ils commencent à se grouper en des structures encore plus complexes qui deviennent cette sorte de matière connue sous le nom de protoplasme. Et alors, d’une façon mystérieuse, tout au moins dans l’état actuel de nos connaissances, se produit un nouveau phénomène : le protoplasme commence à se mouvoir par lui-même, pour ainsi dire, non pas sous l’action de forces extérieures, mais en manifestant sa propre énergie.

Il se meut lentement, assimilant d’autres matériaux, échafaudant avec eux sa propre struc­ture, non pas comme le font les cristaux, qui dépendent du type de « nourriture » qui leur est fournie, mais en utilisant toutes sortes de substances nutritives et en élaborant toujours sa structure caractéristique et bien définie.

Ce mystérieux phénomène, qui apparaît lorsque les molécules organiques ont atteint une complexité suffisante et qu ‘elles sont stimulées par les radiations éthériques reçues du soleil et d’autres corps célestes, est appelé « Vie », aussi bien pour les espèces inférieures du règne végétal que pour celles déjà supérieures du règne animal.

Et la vie animale peut non seulement assimiler la nourriture et croître, mais aussi, lorsqu ‘elle a atteint un développement suffisant, elle se divise en deux, puis de nouveau en deux, s’accroissant ainsi en nombre. Nous voyons là le commencement de ce qui est appelé reproduction, qui se développe de nouveau en des formes nombreuses et très variées. »

 

Sir Oliver Lodge (1851-1940)

Le mystère de la vie et de la mort (extrait)

L’extrait ci-dessous est extraite d’un ou­vrage intitulé «Le mystère de la vie et de la mort». Cet extrait donne une idée pré­cise sur la manière dont les Egyptiens de l’Antiquité concevaient la mort. De plus, il fait allusion au fait que cette conception ne leur était pas propre, mais qu’elle était commune aux sages de l’Inde, ce qui prouve qu’un lien a toujours existé entre les grandes traditions philosophiques et mystiques.

 

« De tout ce qui précède, le lecteur peut comprendre que la conception égyptienne sur la mort était bien établie. Elle n ‘était pour eux qu ‘un changement périodique, une transformation rythmée dans l’éternel cycle de la vie. Il est inté­ressant de faire ici le rapprochement avec les idées sur la mort d’Apollonius de Tyane dans l’une de ses lettres à Valérius :

« Les choses ne meurent qu’en apparence, disait l’un des plus grands phi­losophes qui fut initié dans les antiques sanctuaires ; de même, les choses ne naissent qu’en apparence. Lorsqu’une chose passe de l’état d’essence à l’état de nature, nous appelons cela la naissance ; et nous appelons mort le retour de l’état de nature à l’état d’essence. En réalité, une chose n’est jamais ni créée ni détruite ; elle ne fait que devenir visible ou devenir invisible. Dans le premier cas, la cause réside dans la densité de la matière, et dans le second cas, elle réside dans la ténuité de l’essence qui demeure toujours la même, ne différant que par sa condition de mouvement ou de repos… Les modifications des êtres vi­sibles n ‘appartiennent en réalité pas à ces êtres individuellement, mais toute modification appartient à l’Être universel unique. Et qu’appellerions-nous la rai­son de tous ces phénomènes sinon l’essence primordiale qui, indubitablement, provoque et détermine, et devient tout en toutes choses. »

Cette déclaration d’Apollonius de Tyane, le grand philosophe grec qui fut disciple de Pythagore, exprime l’essence des idées de l’école néo-pythagori­cienne. L’enseignement de Pythagore lui-même, aussi bien que celui d’Apollo­nius de Tyane, avait sa source dans les temples égyptiens. En même temps, Apollonius connaissait les dogmes brahmaniques. Nous avons la preuve qu’il avait séjourné longtemps en Inde, où il avait étudié la sagesse des brahmanes. Ces deux branches distinctes de la Connaissance antique (l’égyptienne et l’in­dienne) sont parentes, leurs enseignements identiques en leur essence, ne diffé­rant que par leur présentation, caractéristiques, respectivement, de chacune des deux races. »

 

ENEL (1883-1963)