Khrishnamurti est l’auteur d’un livre remarquable intitulé Réponses sur l’éducation. Les propos de ce grand pédagogue illustrent parfaitement le but que devrait poursuivre tout enseignement scolaire.
« Notre intention, dans des endroits comme Rishi Valley dans le Sud, et Rajghat dans le Nord, c’est de créer un environnement, un climat propice à l’apparition, si possible, d’un être humain nouveau. Connaissez-vous l’histoire de ces écoles ? Elles fonctionnent depuis trente ans et plus. Leur but, leur raison d’être, est d’équiper l’enfant d’une formation technique excellente, lui permettant d’agir avec netteté et efficacité dans le monde moderne et, bien plus important encore, de créer autour de lui le climat juste, lui permettant de se développer intégralement, comme un être humain complet.
C’est dire qu’il faut lui offrir la chance de s’épanouir dans le bien, de façon qu’il s’établisse une harmonie dans sa relation avec les gens, les choses et les idées, avec la totalité de la vie. Vivre, c ‘est être en relation. Il n’y a de relation juste avec rien, s’il n ‘existe pas un sentiment de la beauté, une réponse de la sensibilité à la nature, à la musique, à l’art, un sens esthétique hautement développé. Il me semble assez évident que l’éducation fondée sur la compétitivité et l’orientation ainsi donnée au développement de l’étudiant sont très destructeurs.
Je ne sais pas jusqu ‘à quel point on a saisi profondément la portée de cette vérité, mais si c’est le cas, quelle est maintenant l’éducation juste ? Je crois qu ‘il est très clair que le modèle que nous suivons actuellement et auquel nous donnons le nom d’éducation, c’est-à-dire un conformisme à la société, est terriblement destructif. Par ses activités basées sur l’ambition, il est frustrant à l’extrême. Ce que nous avons considéré jusqu ‘ici, et en Occident et en Orient, comme un développement au sein de ce processus, c’est la culture. Or, telle qu’elle est, la culture est en fait une invitation inévitable à la souffrance. Percevoir cette vérité-là est essentiel.
Je ne sais pas si vous vous êtes jamais demandé ce qu ‘est un esprit bien fait ? Est-ce un esprit qui est capable de retenir ce qu’il lit et qui fonctionne à partir de sa mémorisation ? C’est une chose que le cerveau électronique fait merveilleusement bien. Il solutionne à une rapidité étonnante certains des problèmes mathématiques les plus compliqués. A ce qu ‘on m’a dit, il fonctionne de la même façon que le cerveau humain accomplissant tous les calculs que l’on désire. Est-ce un esprit bien fait celui qui répète comme un gramophone ce qu’on lui a inculqué ?
Mais c’est bien là notre éducation, n ‘est-ce pas ? Un élève apprend des faits, des dates, dans le but de les répéter une fois par an, quand il passe des examens. Peut-on dire que c’est en cela que consiste la culture d’un esprit bien fait ? Si l’enfant sent que vous vous occupez vraiment de lui, que vous êtes pour lui plein de sollicitude, qu ‘il est complètement tranquille avec vous, en complète sécurité avec vous, qu’il n’a pas peur de vous, alors il vous respecte et il vous écoute parce qu ‘il a en vous une confiance entière. Il est alors en paix avec ce que vous lui dites. Donc, ouvrez-lui la porte qui lui permettra d’être sans peur. »
KRISHNAMURTI (1895-1986)
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Cet « esprit » qu’il ne faut pas confondre avec le mental ou encore avec l’esprit dont parlent les spirites, est le premier principe à la base de toute création. «C’est l’énergie mise en action par Dieu lorsqu’il conçut le monde en son Esprit. » Tout ce qui nous entoure est pénétré de ces « vibrations de l’esprit.» Ces vibrations se meuvent à des vitesses différentes pour former la matière. Chaque sorte de matière, la pierre, le végétal, l’air, l’eau, l’animal est fournie par ces vibrations de l’Esprit. Cela peut vous paraître farfelu ou puéril mais tout ce qui parvient à nos sens physiques provient des vibrations de l’esprit, et chaque chose matérielle existant dans ce monde vibre à une fréquence différente.
Mais si, d’elle-même, la raison ne détermine pas suffisamment la volonté, si cette dernière est soumise également à des conditions subconscientes (à des impulsions particulières) qui ne coïncident pas toujours avec les conditions objectives, en un mot, si la volonté n ‘est pas en elle-même en parfait accord avec la raison (ce qui est en réalité le cas pour les hommes), alors les actions qui, objectivement, sont reconnues comme nécessaires, sont fortuites pour le subconscient, et la détermination d’une telle volonté selon les lois objectives est une obligation ; ce qui veut dire que la relation des lois objectives à une volonté qui n’est pas entièrement bonne est conçue comme la détermination de la volonté d’un être rationnel par des principes de raison, mais que la volonté, de nature, ne suit pas nécessairement. »
Alors, dans le monde intérieur, en te libérant de toute vaine imagination, en regardant vers l’intérieur d’un œil inspiré et ouvert à l’éternelle vérité, en demeurant en toi-même dans la simplicité, le calme et la paix complète, tu attireras sur toi l’ardente ferveur de l’Amour, une flamme de dévotion dévorante, bondissante et s’élevant vers la bonté de Dieu lui-même, un désir aimant de l’âme de se trouver avec Dieu dans Son Éternité, un envol de toutes les choses du Moi vers la liberté de la Volonté Divine.