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Mensonge et vérité

Qu’est-ce que la vérité ? Sans nous prendre pour Ponce Pilate et attendu que nous n’avons pas de Jésus en face de nous pour nous faire passer pour des ânes en ne répondant pas à une question hypocrite, nous allons être obligés de nous débrouiller seuls pour proposer quelques éléments de réponse. Si j’ai faim, si j’ai soif ou si je ressens une attirance sexuelle pour tel ou tel autre individu, je peux dès lors en déduire que JE RESSENS CES CHOSES en vérité. Il s’agit de vérité, cela dans la mesure où c’est vrai que je ressens vraiment ces choses là ! Jusque là, ça a l’air de coller et ce n’est pas trop compliqué à comprendre et pas trop difficile (ou douloureux) à admettre… C’est ensuite que cela se corse, comme on dit à Ajaccio.

 

 

 

faim2Si nous avons faim et que nous sommes au régime, par exemple, et que, pour parfaire le tout, nous sommes accompagné d’une personne du genre : « Tu sais que je t’aime et que je te dis ça pour ton bien ! » nous ne pourrons peut-être pas avouer la vérité cela, dans la mesure où le fait que nous soyons au régime (et que nous le sachions, n’est-ce pas) doublé du fait que nous sommes en présence d’une personne « qui nous aime et donc, bla, bla, bla » nous interdit d’exprimer franchement notre ressenti, car cela reviendrait à trahir nos bonnes résolutions et à enclencher « l’aide bienveillante » (comprendre incontournable) de la personne qui nous accompagne.

 

 

 

Du coup, l’actualité (« j’ai faim, au secours ! ») sera reléguée au second plan pour céder la place à une réalité jugée plus « raisonnable » (« Même pas vrai, que faim3j’ai faim, et toc ! ») Nous venons de mentir !

Si nous voyons une personne qui produit sur nous une très forte attirance sexuelle mais que nous sommes accompagné de notre conjoint, allons-nous lui exposer notre ressenti du genre : « Wouha ! T’as vu la meuf ? Comme elle est bonne et comme je me la ferais, même en équilibre sur le toit de l’immeuble ! » (je cite de mémoire.)
A l’évidence, si nous agissions toujours de la sorte, nous obtiendrions, comme meilleur résultat, de blesser la personne qui partage notre vie. Ici encore, nous allons faire mentir notre « actualité intérieure », c’est à dire ce que nous ressentons vraiment en nous.

 

 

 

 

Bon, soit, et après ? Nous sommes obligés, en société, de faire taire certains de nos ressentis, me rétorquerez-vous fièrement ?
Sans doute… Mais le problème n’est pas de définir s’il est bien ou mal d’agir de la sorte, c’est à dire de faire mentir l’actualité quand elle ne correspond pas à notre image idéale de ce qui devrait être. La véritable question est de savoir si nous réalisons les mécanismes que nous installons en nous, à notre insu, en agissant de la sorte !

 

 

 

 

 

enfant battu2A force de battre un enfant, des mécanismes de défense s’installent en lui et si une personne fait un mouvement brusque devant cet enfant, il va réagir en levant le bras pour se défendre des coups présumés. De même, à force de nous mentir « par convenance », nous convenons de nous mentir par réflexe et sans même chercher à en vérifier l’intérêt à long terme. Que disait le postulat ?
« La psychologie ésotérique (celle dont traite ce Blog, en particulier) se résume à l’observation de l’actualité spirituelle d’un individu ! »

 

 

 

 

Serge Baccino

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