La Nouvelle Noblesse

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La Nouvelle Noblesse

On n’est pas noble parce que les autres sont des gueux

 

L’être humain moyen a une vision déplorable de la noblesse, du moins, cette « noblesse » telle qu’il la conçoit généralement. Et ce, quelle qu’elle puisse être pour celui qui n’est pas concerné par ce niveau social. Que l’homme pense qu’il est noble – ou s’en attribue lui-même le niveau – ou qu’il haïsse carrément tout ce que ce concept peut représenter à ses yeux, ce n’est jamais la véritable Noblesse. Autrement dit, qu’une personne voit la noblesse comme une chose désirable ou qu’elle la considère comme détestable, dans les deux cas, il n’est pas vraiment question de la véritable Noblesse, qui elle s’écrit avec une majuscule.

 

Les gens considérés comme « nobles » sont en fait des parvenus. De cela, chacun en est déjà conscient. Mis à part les nobles s’entend ! Les gens qui détestent les nobles détestent en fait l’idée désuète qu’ils s’en font. S’ils connaissaient le sens exact de ce terme honorifique, sans doute le haïraient-ils bien plus encore ! Les nobles ou considérés comme tels, le sont si peu, finalement ! Mais qu’en est-il des gueux ? Sont-ils réellement des gueux ? Et si oui, quels sont les caractères qui les définissent ? Sont-ils l’inverse ou l’opposé des « nobles » ? Dans ce cas, il resterait à définir ce qu’est un « noble » afin de définir son exact opposé. Mais un gueux n’est pas l’opposé d’un « noble » mais simplement une personne qui vit beaucoup mieux son manque de noblesse. Ou qui en est moins conscient, peut-être. Ce qui revient au même, finalement.

 

La noblesse telle que la connaissent les gens est une qualité ayant besoin de son opposé complémentaire. Autrement dit, le noble a besoin, pour se croire et pour se sentir « noble », de tous ceux qui ne le sont pas. Autant dire que sans les gueux pour jouer le rôle de comparatif, il ne peut y avoir aucuns « nobles ». Que signifierait « être noble » si tout le monde l’était ou pouvait l’être ? De même, que serait la richesse sans son fidèle pôle opposé, autrement dit, la pauvreté ? Il n’y aurait pas de noblesse s’il n’y avait pas de personnes « de modestes conditions », comme on le dit encore parfois.

Comme on ose encore le dire, parfois ! Or, comment prétendre être riche sans pouvoir se comparer à plus pauvre que soi ? Dès lors, comment se prétendre « noble » sans au moins un gueux ou deux pour nous faire des courbettes et nous aider ainsi à leur manquer de respect ? Nous savons finalement ce qu’est le gueux : une personne incapable de s’assumer et qui a besoin de plus haut, plus grand et plus fort que lui, afin de prendre des décisions et assumer en ces lieux et place. La vraie faiblesse du gueux invente la fausse assurance du noble. Le noble n’est fort que grâce à la faiblesse du gueux.

 

Le seul problème, c’est que les gueux sont toujours trompés en fin de compte, car si le noble profite de la faiblesse maladive des premiers pour gouverner leur vie à leur place, par contre il ne se résout jamais à ASSUMER également pour eux et à leur place. C’est toujours le gueux qui paye et qui bosse pour le noble, qui lui a pour habitude de ne rien payer et de ne jamais en foutre une rame. Le gueux est là pour ça, que diable ! Où irions-nous si les plus malins devaient nourrir les moins fortunés en matière d’instruction et d’intelligence ! Ce serait le Monde à l’envers ! Ou du moins, le Monde à l’endroit, puisque mettre à l’envers ce qui l’était déjà, revient à le remettre à l’endroit. (Relisez, au cas.)

 

Tout ce qui a besoin de son contraire pour faire mine d’exister n’a aucune existence réelle et finit par disparaître. Mais pas son contraire ! Du moins selon toute apparence ! En effet, si les « nobles » ont disparu pour laisser la place à des gueux, on est obligé d’en arriver à la conclusion logique que lorsque des nobles apparaissent de nouveau, il s’agit en fait d’anciens gueux ne supportant plus de le rester, ne serait-ce qu’à leurs propres yeux. Un peu comme les nouveaux riches sont souvent considérés comme de simples « anciens pauvres » par ceux qui s’imaginent riches depuis plusieurs générations, voire depuis toujours. Pour plus d’info, prière d’étudier l’histoire de France, à la section « Révolution Française. » Et en effet, pour toute personne saine d’esprit et capable d’analyse impartiale, ceux qui se prétendent « nobles » sont en fait d’anciens gueux repentis. Du moins, d’anciens gueux ayant troqué leur salopette de travail à l’usine contre un costard cravate de chez Ted Lapidus.

 

L’habit fait-il le moine ? Oui, du moins pour tous les autres gueux incapables de se supporter en l’état plus longtemps. Mais tout comme un costume ne saurait cacher l’ancien pauvre devenu « riche », de même, un gueux véritable, même s’il est déguisé en noble, demeure un gueux, quoiqu’il advienne. Mais par quel mystère ou miracle ? Nul mystère ou miracle en cela, surtout si on connaît la véritable origine des âmes, qui fait que celui-là est Noble tandis que celui-ci est un gueux avant même que de naître. La Noblesse, la vraie, est affaire d’âme et non de lignée familiale ou de biens personnels, hérités ou acquits.

Rien d’extérieur ne peut rendre Noble ; seule l’âme, c’est-à-dire « ce qui nous anime » (pensées / émotions) fait de celui-ci un Noble et de celui-là un gueux. Vêtements, noms, titres, grades ou lignées familiales n’y peuvent rien : un gueux restera un gueux sa vie durant, car c’est pour lui un état de fait indiscutable et donc, indiscuté. Le gueux se sait gueux et cela lui convient très bien, puisque sa lâcheté est non seulement librement consentie mais de plus, scrupuleusement respectée, voire choyée.

 

Certains gueux refusent évidemment de le demeurer. Mais pour changer, il faut une force de caractère (on dit aussi « force d’âme », en psy éso) dont la présence, même accidentelle, est plus que hautement improbable chez un gueux. C’est pour cela qu’un gueux restera un gueux, même s’il porte des souliers en croco et un costume à six mille euros. De même qu’un Noble le restera sa vie durant, cela quelle que soit ou devienne cette vie. Et lui pourra aussi bien porter une salopette de chantier ou un costume d’un prix raisonnable mais d’un chic certain, il restera toujours fidèle à lui-même, jamais à ce que les autres attendent ou espèrent de lui.

 

Mais enfin, c’est quoi, un Noble, finalement ? Il s’agit d’un individu et non plus seulement d’une personne. Il bénéficie d’un beau caractère et d’une finesse certaine mais ce sont là ses moindres qualités. En fait, il serait fastidieux d’annoncer ses qualités, tant les défauts humains ordinaires sont absents de son âme. Il est Noble de caractère, c’est-à-dire que son comportement est celui d’un prince ou d’un roi, sans en avoir l’arrogance ni les prétentions. Certes, nous pourrions simplifier nos propos en affirmant que les Maîtres et les Grands Maîtres de l’ésotérisme ancien (ou premier) étaient, en plus de véritables Humains, les seuls Nobles que nous connaissons.

Mais cela serait placer dans le temps et qui plus est, dans le passé, une qualité qui défie les temps, puisque toujours présente et allant de pair avec la Conscience de Soi.

 

Si les Maîtres et les Grands Maîtres se sont faits plutôt rares, ces quarante dernières années, des individus faisant partie de cette Famille de Nobles, commencent à émerger, çà et là. Ce ne sont plus de Grands Initiés, comme autrefois, mais des humains si proches des autres qu’ils pourraient aussi bien apparaître comme étant « semblables à tous ». Mais ils ne ressemblent à personne puisque chacun d’eux est un exemplaire unique de ce « Vestiaire Humain » dédié à la Gloire de l’Êtreté, de l’Action d’Être. Cette Noblesse qui commence à pointer de l’Hermine ne peut appartenir qu’à l’Âme et son Bleu Royal ne peut appartenir qu’à la Conscience de Soi. Ces dignes représentants du Blancs et du Bleu, possèdent une qualité que ceux, plus anciens mais non moins honorés, ne pouvaient hélas exprimer en leur temps.

Les Nouveaux Nobles sont capables d’inspirer l’émulation et de se reproduire sans rien toucher ni même personne !

Comprenez par là que si les Maîtres du passé, ceux formant la Première Noblesse, étaient bien trop différents de leurs élèves pour inspirer autre chose que de la vénération et du respect, les Nouveaux Nobles, ceux de la présente Régénération, paraissent si « normaux », si adorablement humains, qu’ils donnent envie à des millions de personnes de leur emboîter le pas et de partager quelques centimètres carrés de leur âme pleinement Illuminée.

À la différence que si ceux qui tentèrent jadis de suivre l’exemple des Maîtres ne réussirent en fait qu’à les singer, ceux qui décident d’imiter les Nouveaux Nobles se surprennent très souvent à y parvenir, ne serait qu’en partie et en attendant mieux. quelques-uns y parviennent pleinement.

 

Alors si vous vous demandez s’il existe une Noblesse spirituelle, sachez que la réponse est « oui » ! Mais cette Noblesse-là se moque des titres, de la gloire et du pouvoir temporel : sa seule Source de Richesse ne se trouve pas sur Terre, c’est pour cela qu’ils ont décidé de la faire descendre ici et parmi les hommes. Non pas dans l’espoir immature de changer ce qui refuse de l’être, mais dans le but bien plus intelligent d’aider tous ceux qui sont prêt à évoluer et qui n’attendaient qu’un peu d’aide pour commencer à le faire.

Ces derniers formeront, plus tard, les Nobles de la troisième Régénération, celle qui fournira la preuve indéniable que ce que l’on est et ce que l’on peut être, sont deux choses très différentes mais non incompatibles, cela pour peu que l’on soit disposé à l’admettre puis à AGIR en conséquence.

 

Serge Baccino