Qui possède le pouvoir ?

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Qui possède le pouvoir ?

 

Nous croyons tous, dur comme fer, que nous avons « le pouvoir » de réaliser certaines choses et d’en éviter certaines autres. Cette croyance provient en partie de notre éducation (« Si tu étudies bien en classe, tu auras un bon métier plus tard ! ») et en partie du fait que nous pouvons constater « la réussite sociale » apparente du moins, de certains de nos contemporains. Si eux y arrivent, alors pourquoi pas nous, n’est-ce pas ? La version est tentante et en plus, elle correspond à – non pas notre expérience personnelle – mais à ce savoir ancestral qui nous a été transmis et ce, sans nous demander notre avis (génétique psychologique.) Une manière d’agir qui pourrait bien ne pas vraiment nous porter chance, mais laissons cela pour le moment.  La vraie question à se poser pour définir, une fois pour toute, si nous avons du pouvoir et si oui, lequel, ou si nous passons notre vie à nous illusionner à ce propos et, pire, à transmettre cette même illusion à nos descendants.

 

Si nous pouvons un moment au moins, laisser de côté nos peurs de mal faire et de ne pas être « à la hauteur » et donc en même temps, ce réflexe imbécile de chercher à nous justifier au sujet – non pas de « ce que nous sommes » – mais au sujet de tout ce que nous croyons être, nous pouvons éviter de provoquer ces réactions épidermiques toujours agaçantes, car il m’est devenu fastidieux de devoir répondre à celles et à ceux qui s’imaginent qu’on parle d’eux et que la vie tourne essentiellement autour de leur petit nombril frileux. Si un match de foot passe à la télé et que vous détestez le foot, aller vous tenter de faire taire la télé ou de la casser ? Fermez donc votre poste et allez prendre l’air dehors ! Et laissez ceux qui trouvent plaisir à la chose, le soin de s’exciter librement devant leur petit écran ! Fort de cet avertissement, maintes fois renouvelé mais fort inutilement  poursuivons donc gaiement !

 

 

 

Nous savons aujourd’hui qu’il existe non pas « une conscience » humaine mais plusieurs niveaux différents d’une même conscience humaine. Par exemple, nous avons ce que l’on nomme « la conscience objective », qui comme son nom l’indique, est relié au fonctionnement des cinq sens du même nom (objectifs, donc.) Puis nous avons aussi « la conscience subjective », qui nous permet d’imaginer, de rêver, de nous remémorer, etc. Vient ensuite la conscience dite « intérieure » ou subconsciente (ou conscience de soi), qui contient non pas « notre inconscience » mais tout ce dont nous ne sommes plus ou pas encore conscients. Cette manière de présenter une chose qui n’est évidemment pas cloisonnée de la sorte, n’est en rien limitative. Du moins, si on est conscient, justement, que nous n’avons pas besoin d’elle pour être limités et de toute manière.

 

Ou plus sobrement, ce ne sont pas les manières de traiter de la conscience qui peuvent nous « limiter », car de toute manière, nous le somme déjà, que cela nous convienne ou pas. Si vous en doutez, essayez donc d’avoir conscience de tout ce qui se trouve dans votre subconscience, et vous allez vite comprendre que les mots ne servent en fait qu’à désigner « ce qui est » et non pas à vous couper ou à poser des limites à « ce qui est ». Captez-vous bien la nuance ? Car même pour « être d’accord », encore faut-il que vous ayez parfaitement compris ce qui mérite ainsi votre « accord. » Mais si vous n’êtes pas d’accord, libre à vous d’éteindre le poste de télé et d’aller respirer un autre air plus pur au-dehors ! Ou d’aller boire un café en attendant que ça passe. Si vous tentez seulement de casser le poste ou d’en interdire l’accès à d’autres, cela sous le prétexte idiot que « vous n’êtes pas d’accord » (ego oblige), vous ne ferez que démontrer votre manque de liberté et surtout, votre désir de limiter la liberté des autres ! Et le plus malheureux étant que ce désir de nuire à autrui est encore inconscient pour vous, d’où votre refus (compréhensible) de cautionner la chose.

 

Alors gaffe à vos réactions qui ne feront que prouver aux autres que quelque chose qui est en vous mais qui n’est pas vous ni même « pour vous » (à votre avantage, donc), décide de votre vie pour vous et à votre place ! En faire la démonstration publique ne servira pas uniquement à vous manquer de respect à vous-mêmes : cela prouvera aussi, voire surtout, que vous êtes en train de CAUTIONNER les dires que vous faites seulement mine de rejeter ou de critiquer. Je sais, c’est subtil, mais même le « moi » peut le devenir, cela avec l’aide de Dieu, si j’ose dire ! Mais pour prendre conscience de l’évidence (ou de la logique) de ce que je viens tout juste d’écrire, encore faut-il être LIBRE d’action et non pas poussé seulement à la réaction. Réagir est la preuve que nous ne maîtrisons rien en tant que « moi » humain. Ce qui tombe bien, puisque c’est EXACTEMENT ce que je m’évertue à PROUVER depuis de nombreuses années, avec l’aimable (mais involontaire) « concours » de celles et ceux qui bondissent littéralement sur place à la seule lecture de ce que je ne fais en somme que PROPOSER, mais qu’ils accueillent comme si ces choses leur étaient IMPOSÉES à eux uniquement !

 

Mais laissez-moi réfléchir deux minutes… N’est-ce pas ce que j’essaye de faire passer comme idée libératrice ? Qu’une personne qui ne s’est pas encore libérée elle-même de son tyran intime, ne peut jouir de cette même liberté que se partagent (sans la diviser) les ésotéristes depuis toujours ? A méditer. Ou pas ! Mais depuis l’extérieur de mon poste de télévision, si cela peut être concevable pour vous que je puisse m’exprimer librement à partir de ma propre expérience, comme vous rêvez sans doute vous-mêmes de le faire un jour ! Ou bien comme vous ne rêvez même plus d’y parvenir un jour ! Me refuser ce droit reviens à vous refuser votre propre futur, puisque vous le critiquez et faites tout pour le tuer en vous, avec l’idée de le tuer chez autrui. Pour ma part, sachant que le « moi » humain, à savoir la partie consciente ou objective de mon entité globale, n’a AUCUN pouvoir, j’ai cessé du même coup de croire que je pouvais décider de ce que les autres vont penser de moi, de mes écrits ou de mes actes. Ce qui, vous pouvez me croire ou non, me fait de sacrées vacances mentales !

 

Toutefois, comme je respecte la partie intérieure de mon être qui CONTIENT le Pouvoir, je me contente d’y faire appel pour que cette dernière tienne ma plume (ou mon clavier) et me dicte « quoi écrire » non pas pour convaincre, je laisse cela à d’autres, mais pour être libre de m’exprimer COMME ELLE L’ENTEND ELLE ! Et oui, vous avez bien lu. Ma liberté consiste à laisser s’exprimer librement Le Pouvoir qui est en « moi », mais qui n’est ni « moi » ni même « à moi ». C’est d’ailleurs parce que je suis et demeure à jamais DISTINCT de ce Pouvoir, que je puis commencer à m’en servir ! Non plus d’une manière imbécile, à savoir en tentant d’aider les autres là où je ne réussis même pas à m’aider moi-même ou en essayant de conseiller les autres sur des sujets pour lesquels je me sais totalement impuissant, mais d’une manière intelligente, à savoir pour m’aider moi-même et pour me prodiguer des conseils qui, Ô, miracle, du même coup peuvent aussi profiter à d’autres, du moins aussi longtemps qu’ils n’ont pas directement accès à ce même Pouvoir Unique qui se trouve en eux comme il se trouve en tous.

 

Simplement, ce « moi » qui me caractérise encore et forcément, a cessé de se croire tour à tour puissant et impuissant, tour à tour magnifique et d’une laideur incommensurable. Comme il ne s’émeut plus à la moindre possibilité de le faire, ce Pouvoir qui est en lui peut enfin commencer à s’extraire et à toucher ceux qui demeurent « touchables », même si pour commencer, ils ne le sont encore qu’à partir de l’extérieur. Par « moi » même, je n’ai aucun pouvoir, c’est si évident ! A moins que de se foutre dans la merde durant des années, soit un signe de maîtrise ? Auquel cas, quel Grand Maître est ce « moi » ! Mais trêve de plaisanterie douteuse, passons à « ce qui fait de la peine », comme toute vérité que l’on se cache et qui justifie du même coup d’être cachée. Le « moi » humain n’a AUCUN pouvoir ! Ceci est définitif, comprenez-vous ?

Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave : changez simplement de chaîne mais n’envoyez pas votre pantoufle sur l’écran de ma télé, je vous prie !  Ou alors, comprenez enfin l’origine de cette force démoniaque qui vous pousserait, si vous y cédiez totalement, non seulement à imposer vos propres idées aux autres mais de plus, à faire taire ces mêmes autres, si cela vous était donné d’y parvenir enfin. Et si ce que j’écris ici ne vous concerne pas ou ne vous concerne plus, alors pourquoi vous en émouvoir encore ? Hum ?

 

Personne ne vous affirme sans broncher que réaliser cette vérité pourtant évidente en soi, est chose aisée ou même agréable à vivre. Il est simplement mentionné que tôt ou tard, vous réaliserez que tout ce que vous avez pu faire et ferez encore, ne peut être issu que de deux formes distinctes de pouvoir. Pour le moment et afin d’épargner, pour un temps encore, les âmes les plus fragiles, il n’est mentionné qu’un seul de ces deux pouvoirs. Celui de Dieu en Soi. Merci de ne pas chercher à aller plus vite que votre capacité à le supporter, cela en tentant de deviner la Nature exacte du second pouvoir !

Or donc, le « moi » n’a aucun pouvoir. OK, supposons et partons de cette prémisse susceptible de faire pleurer à chaudes larmes un crocodile nain d’Éthiopie Occidentale, pourtant réputé équilibré. Mais dans ce cas… Comment expliquer que nous ayons, du moins en apparence, « réussi » à faire ceci plutôt que cela ? N’est-ce pas une forme quelconque de pouvoir que de réussir à obtenir ce que nous voulons et/ou ce que nous désirons ?

 

Attention à ce que vous allez devoir lire à présent, car la réponse va être choquante et provoquer quelque sifflets d’indignations : oui, effectivement, il s’agit bien d’une forme ou d’une autre de pouvoir ! Ce qui ne signifie pas pour autant que la chose soit « bonne » pour vous ni même « souhaitable » pour votre « moi » ! Cela signifie seulement que le « moi » peut avoir accès, en une quelconque mesure, à DEUX sortes de Pouvoir qui sommeillent en vos profondeurs. Et c’est tout ou seulement ce que cela veut dire ! Comprenez-vous bien ? La vraie question n’est donc pas de savoir si le « moi », malgré qu’il ne possède « en tant que lui » le moindre pouvoir, n’est pas capable d’accéder, plus ou moins sciemment, à une des DEUX SOURCES de Tout Pouvoir, qu’elles soient taxées « d’humaine » ou de « Divine », en fonction du domaine d’application et de la nature des effets obtenus. La vraie question est d’ailleurs dans les dernières lignes écrites, ci-dessus ! La voici exprimée plus simplement et d’une manière négative :

« Est-il certain que si le « moi » humain avait accès au Pouvoir, il pourrait s’en servir d’une manière utile, intelligente et profitable à tous ? »

 

Non, laissez tomber ! Ne vous abaissez pas à tenter de répondre à une question qui n’en est pas une ! Ou alors, avouez franchement qu’il faudrait être aveugle, sourd, muet, con en plein et mort pour de vrai, pour oser affirmer que l’homme est prêt à se servir du pouvoir divin sans se détruire lui-même instantanément, lui ainsi que tous les autres ! D’ailleurs, si la planète est encore entière et fonctionne encore à peu près correctement, c’est bien parce que l’homme (ou « moi » humain ou « ego ») est encore INCAPABLE d’accéder au véritable pouvoir ! OK, mais dans ce cas, où puise-t-il le peu de pouvoir qui lui permet de… Eh bien de faire ce qu’il fait et ce, depuis toujours ?

 

C’est ici que l’auteur de ces lignes ressent de sérieux doutes au sujet du bien fondé de révéler tout de suite cette nouvelle vérité ! Vous savez, cette forme de vérité que personne n’a envie de connaître et que chacun cache aux autres et à lui-même ? Celui qui trompe sa femme a t’il besoin de connaître la vérité, alors qu’il incarne encore « cela qui la cache » ? Soyons un peu raisonnables si, apparemment, nous ne sommes pas tous préparés à devenir logiques ! Ainsi et pour cet article, je me bornerai à proposer ce qui suit :

« Si l’être humain, dans sa partie la plus objective ou « extériorisée », se sert d’un pouvoir alors qu’il n’en possède aucun, et puisqu’il est encore en vie, lui ainsi que ses congénères, c’est bien parce que le « pouvoir » qu’il emploie est tout, sauf divin, en plus d’être très limité, fort heureusement pour tous ! »

A partir de là, je suis dans l’obligation de « me taire », du moins en tant que « moi » s’entend, afin de laisser à chacun des autres « moi » qui, très certainement, valent largement le mien, l’occasion « d’écouter » la réponse et donc, la Vérité, en se fiant à leur propre intériorité. Toutefois, je me demande seulement quel est, justement, la forme de « pouvoir » qui se précipitera en premier et pour leur répondre !

 

A eux de juger si ce qu’il entendent alors les rassure et les conforte dans leur état d’esprit présent, ou à l’inverse, s’il génère un certain inconfort pour leur âme. Ensuite, à eux de comprendre à quoi se résume le fait d’évoluer vraiment, non pas seulement « avec la langue » (en parole), mais réellement. A eux encore de définir librement et pour eux-mêmes, si le fait d’évoluer se résume à demeurer comme ceux qui prêchent l’impermanence depuis des milliers d’années mais sans le désir de changer le moindre des mobiliers de leur sempiternelle chambre à coucher, ou bien s’il est question, pour notre humanité en souffrance, de se révolutionner elle-même AVANT que ce soit la Grande Vie qui le fasse pour elle et… A sa place ! Comme toujours. Comme à chaque fois.

A moins…

 

Serge Baccino