Subjectif ? Objectif ? Que peut-on être dans un Monde d’illusion ?

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Subjectif ? Objectif ? Que peut-on être dans un Monde d’illusion ?

 

L‘ésotérisme nous apprend que nous vivons tous dans un Monde d’illusion, crée en esprit et dans le Grand Mental Divin. Un Mental auquel nous avons pleinement accès ou presque, puisque nous le partageons, tous ainsi que chacun. De même que toutes ces choses qualifiées de « divines » pour les différencier de valeurs plus modestes, désignées sous le vocable rassurant « d’humaines. »

En clair, et puisqu’il n’existe qu’une seule conscience partagée simultanément par tous les corps (formes mentales complexes ou non), nous pouvons en déduire qu’il n’existe de même qu’un seul esprit et qu’une seule Force de Vie (ou pouvoir divin.) Ce qui revient à dire que nous avons tous les mêmes chances de Réaliser une profonde vérité qui, pour le moment du moins, semble être encore par trop renversante pour être accueillie, acceptée puis partagée par le plus grand nombre. En somme, bien que nous soyons théoriquement tous divins, en pratique, bien peu d’entre nous sont préparés à l’admettre et à vivre en concordance avec cette Vérité Ultime.

 

C‘est d’ailleurs cette même difficulté à admettre une vérité proprement renversante, qui crée les différence apparentes et donc, bien réelles pour nous, entre les êtres. Théoriquement, nous ne devrions pas être différents, puisque tous issus de la même Tourbe Primordiale (l’esprit) mais en pratique, bien naïf serait celui qui tenterait de nier ces mêmes différences, tant justement elles nous sont à tous bien apparentes. Il existe un abîme entre « juger » et se borner à constater les faits ou, comme déjà évoqué à deux reprises, les apparences.

À notre niveau actuel, force nous est de tenir compte non pas de la vérité mais des apparences. Ces apparences nous montrent que certains se rêvent encore faibles et bassement humains, tandis que d’autres se sont déjà éveillés, et sont donc devenus aptes à accepter le fait qu’ils font bien parti d’un Tout et en sont une part aussi insécable qu’indispensable au fonctionnement de ce même Tout. Une « part » si on considère juste l’humain, s’entend.

 

Nos doctes orientalistes du siècle dernier ont eu un mal fou à transmettre ce qui est pourtant à la fois une évidence et… Une absolue vérité. En vérité, nous sommes tous Un, c’est indéniable ! Mais n’est-il pas tout aussi évident que certains l’ignorent encore et se comportent d’une manière qui confirme ce manque de connaissance et de compréhension ? L’idée est moins de juger que de transmettre la suite logique d’une connaissance qui, en son temps, fut quelque peu bâclée, cela à cause du manque de formation et de préparation réelles de personnes animées certes de bonnes intentions, mais bien incapables de capter toutes les nuances d’une connaissance aussi profonde que le Mystère de la Vie lui-même.

Maîtriser une langue étrangère ne suffit plus, surtout lorsqu’il est question d’en saisir les plus subtiles nuances. L’instruction a des limites que l’intellect orgueilleux préfèrera toujours ignorer. Tout ce qui touche à l’ésotérisme véritable requiert le fonctionnement des deux hémisphère cérébraux. Sans l’intuition, le mental est sec et incapable d’accueillir la chaude et sensuelle humidité de la Vérité. De même que sans un esprit rationnel pour rassurer puis cadrer l’intuition, cette dernière peut se mettre très vite à divaguer.

 

Séparément, aucun de nos deux hémisphères n’est capable d’appréhender la moindre des arcanes du Tout. Mais conjointement, leurs pouvoirs d’Émission et de Réception sont quasiment illimités. Puisque « Tout est double », alors la Vérité elle-même doit posséder deux visages, deux aspect ou, plus simplement, deux polarités opposées mais divinement complémentaires. Il est dit, dans certaines traditions ésotériques : « Rien n’est plus dangereux qu’une connaissance incomplète. » L’enseignement de la psy éso ajoute :  « Si ce n’est une connaissance fausse ou faussée, dès le départ. » De nos jours, la Connaissance semble couler à flots. Nous apprenons tout d’abord que la réalité est en fait illusoire, que nous vivons dans un Monde d’illusion dans lequel tout est créé en esprit et mentalement. Puis on nous invite chaleureusement à participer à ce même Monde ! Mais pourquoi, puisqu’il est qualifié d’illusoire et qu’à présent, nous le savons ? N’est-ce pas un tantinet illogique, pour ne pas dire paradoxal ? En fait, non, pas du tout, même ! Tout cela est très logique mais décide hélas de se passer de la logique humaine !

 

La réponse ou la solution à ce paradoxe lui aussi apparent, nous est donnée par le jeu ! Lorsque nous jouons aux cartes, par exemple, ignorons-nous que nous sommes occupés à jouer ? Ignorons-nous que même si nous perdons, ce ne sera pas la fin du monde pour autant, puisque ce n’est qu’un jeu ? Et pourtant, nous réussissons à nous prendre à ce jeu, à l’aimer et à vivre des émotions qui elles, sont on ne peut plus réelles ! Si on peut comprendre l’exemple du jeu (cartes ou autres), alors on peut comprendre le Jeu de la Conscience !

Pour se produire, la conscience à besoin de « jouer » librement. Un peu comme une articulation doit être capable de « jouer » (remuer en tous sens) librement et sans aucune contrainte. Quel que soit le jeu, de société ou en plein air, tel que le foot et par exemple, quelles sont les conditions primordiales pour que le jeu en vaille la chandelle, comme on dit ? De quoi a t’on BESOIN pour s’amuser ? Nous avons besoin de deux choses en particulier.

 

Tout d’abord, nous devons « oublier » pour un temps que ce n’est qu’un jeu. Sinon, nous n’aurons pas envie de nous investir dans une chose jugée par ailleurs « illusoire » et donc futile. Ensuite, nous devons connaître ce désir de gagner ! Jouer en se moquant éperdument des résultats est une forme de tricherie bien connue de tous les yogi de pacotilles !

Être détaché des résultats est une chose, en être totalement indifférent en est une autre ! Nul ne saurait vraiment jouer et s’amuser avec un tel état d’esprit ! Dans cette forme largement dévoyée de spiritualité moderne, telle que quelques-uns tentent de la créer, il est proposé, aux infortunés « élèves », que si la vie est un jeu, alors il n’est pas important d’y participer vraiment. Voire que ce jeu-là est si moche, qu’il vaut bien mieux « regarder ailleurs » et, par exemple, du côté des anges et des dieux. Mais dans ce cas, et sachant qu’il n’y a que ça, seulement, ce jeu illusoire certes, mais aux accents si réels, à quoi bon vivre ? A quoi bon faire semblant de vivre, plus exactement ?

Une spiritualité mal comprise peut s’avérer dangereuse et ses conséquences redoutables pour l’équilibre d’une société entière. De même qu’une forme de matérialisme exacerbé, il va de soi ! Mais si nous connaissons bien les danger de la seconde version (matérialisme), nous ne comprenons pas tous ni encore les subtilités de la première version (spiritualité mal comprise et donc, mal vécue.)

 

La psy éso réclame de ses étudiants un maximum d’objectivité. Cela pourrait surprendre un intellect habitué à survoler les choses et les êtres puis à les juger comme d’autres fendent leur bois avec une hache.  En effet, si tout est illusoire, comment avoir un mental « objectif », sachant que ce mot DEVRAIT signifier : « qui est relatif aux objets » ? Ne devrait-il pas et nécessairement, fonctionner uniquement au niveau de la conscience subjective ? Pour comprendre ce non-sens apparent, il nous faut revoir notre manière de comprendre le mot « objectif », car la version que nous en avons est un tant soit peu inadéquate. Incomplète surtout, puisque l’absence d’une paire de mots, placés à la fin d’une phrase, est capable de transformer radicalement le sens de cette même phrase. Jugez plutôt en découvrant la version proposée par la psy éso : Objectif : « Relatif aux objets des sens, de perception, et non à la physicalité présumée des choses. »

En clair, cela signifie que d’être objectif consiste à tenir compte des tous les éléments en présence, y compris des formes mentales pouvant interférer dans la prise de conscience de l’actualité.

 

Selon l’enseignement de la psy éso, seuls les ésotéristes ou ceux ayant reçu une solide formation métaphysique ou ontologique, peuvent prétendre à l’objectivité véritable. Les autres ne peuvent avoir qu’un intellect qui fonctionne uniquement, ou presque, au niveau subjectif. Le terme subjectif englobe de nombreuses facultés humaines telles que la mémoire ou l’imagination, par exemple. Et il est à noter que les différents schémas comportementaux, interagissent avec ou interfèrent sur la conscience subjective. Celui qui observe un évènement quelconque, observe aussi, voire surtout, les mouvements de son propre esprit.

Ce qui, souvent, produit des réactions émotionnelles disproportionnées, par rapport à l’évènement lui-même. Ou sans lien direct. Pour nous en convaincre, exigeons d’un juge qu’il instruise un procès dans lequel le principal prévenu est son fils unique, ou qu’un chirurgien même réputé, opère à cœur ouvert son enfant âgé de cinq ans à peine. Sans commentaires !

Bien souvent, ce que nous croyons voir au-dehors et chez les autres, se trouve en vérité derrière nos yeux et donc, en nous-mêmes. Agir selon ses propre croyances est au mieux un gage de probité mentale, pas une preuve de véracité.

 

Celui qui réussit à se montrer objectif est avant tout celui qui a réussi à tourner son Regard dans la seule direction capable de l’informer sur lui-même et donc, sur l’univers et les dieux. Dixit le fronton du temple de Delphes. Celui qui se connaît, même si son degré de maîtrise personnelle laisse encore à désirer, est parfaitement informé au sujet des RISQUES encourus par l’homme qui n’est pas encore assez Mûr pour affronter la réalité en face. Notez que nous ne parlons plus ici d’actualité planétaire (ou sociale) mais de réalité ! Est réel, pour nous, tout ce que nous comprenons réellement. Le reste nous étant étranger, nous ne pouvons pas le comprendre ni même, en avoir connaissance.

C’est toute la différence entre la réalité et l’actualité. Mais notre réalité est donc sujette à caution, attendu que ce dont nous avons conscience, dépend très souvent de ce dont nous avons envie de prendre conscience ! Autant dire adieu à l’objectivité !

 

Souvent nous entendons les gens se plaindre de ne plus savoir où donner de la tête, qui croire et où aller, pour ne pas dire qui suivre, aveuglément. A croire que l’homme ne sait rien faire sans qu’on lui tienne la main ou qu’on lui indique avec précision, vers où il doit aller. Ceci est une preuve flagrante de manque d’objectivité ! Si ces personnes pouvaient un moment faire fi de leurs croyances, de leurs doutes, de leurs peurs et de leur besoin d’exister aux yeux ébahis d’admiration des autres, sans doute seraient-ils alors capables d’autant d’objectivité qu’un Maître de l’ésotérisme. Souvenez-vous : nous sommes tous égaux et identique au départ ! c’est en cours de route que les choses se gâtent pour un grand nombre d’entre nous. Ceci mérite sans doute que l’on s’y arrête, ne serait-ce que le temps de méditer sur tout ce que ce que vous venez de lire ici implique pour vous et pour l’ensemble de l’humanité.

 

Serge Baccino